À un an des Jeux paralympiques, cette asso dénonce les conditions de transport des personnes handicapées

À un an des Jeux paralympiques, cette asso dénonce les conditions de transport des personnes handicapées (Photo d’une personne en fauteuil roulant devant les marches d’une station de métro RATP à Paris)
À un an des Jeux paralympiques, cette asso dénonce les conditions de transport des personnes handicapées (Photo d’une personne en fauteuil roulant devant les marches d’une station de métro RATP à Paris)

JEUX PARALYMPIQUES - Enjeu crucial pour les Jeux de Paris en 2024, le système de transports franciliens est scruté de près, en particulier sur la question de l’amélioration de sa faible accessibilité et de la qualité d’accueil, avec en tête les Jeux paralympiques dans un an. Que vous ayez un genou en vrac, une poussette, ou que vous soyez en situation de handicap, le métro parisien est un enfer.

Selon APF France Handicap, 350.000 personnes handicapées devraient assister aux Jeux d’été 2024. Et l’association a dénoncé ce lundi 29 août la « situation critique dans les transports aériens pour les personnes à mobilité réduite » et a alerté le président de la République.

« Il faut que la qualité d’accueil et la qualité de service sur l’accessibilité dans les transports en particulier soit extrêmement et fortement améliorée », a reconnu ce lundi le ministre des Transports, Clément Beaune, devant quelques journalistes au cours d’un déplacement à Saint-Denis. Île-de-France mobilités (IDFM), qui organise les transports dans la région, a d’ores et déjà dit qu’elle allait « former » du personnel.

Présent lors de cette visite, Michael Jeremiasz, quadruple médaillé paralympique en tennis fauteuil et chef de mission de la délégation paralympique, ne s’est pas privé de titiller les responsables de la SNCF, ceux du Stade de France ou encore le maire de Saint-Denis, en expliquant très concrètement les problèmes rencontrés par les usagers.

« On sait que cet enjeu de l’accessibilité, il est majeur, il est difficile, on a beaucoup de retard à rattraper, mais on veut être au rendez-vous », a assuré de son côté Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des Sports et des Jeux olympiques, aux côtés de la nouvelle ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, Fadila Khattabi.

14 % du métro accessible, mais des travaux parfois impossibles

D’après les chiffres d’IDFM, 9 % du métro est actuellement accessible, surtout la ligne 14 en réalité dont une partie du prolongement doit être achevée in extremis en juin 2024, ce qui fera passer le taux à 14%.

Trente-deux stations de métro « seront accessibles en 2024 », ainsi que « 28 gares de RER », a précisé le vice-président d’IDFM, Grégoire de Lasteyrie, lors d’un point presse organisé par le comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques.

Les études « démontrent » que sur les anciennes lignes de métro - certaines ont plus d’un siècle -, « si on essayait d’élargir des couloirs ou de mettre des ascenseurs, il y a des risques d’effondrements, des impossibilités techniques qui sont fortes », a-t-il expliqué, citant aussi le fait que des stations soient classées aux Monuments historiques.

De surcroît, « ce sont des travaux qui prendraient de 7 à 10 ans par ligne », avec « un coût extrêmement élevé », a ajouté cet élu régional, pour expliquer la très faible accessibilité du métro parisien.

Une « transformation » des comportements et de la « culture collective »

Pour les spectateurs en fauteuil roulant, un système de navettes est prévu permettant de transporter trois à quatre personnes en fauteuil et des accompagnants. Ils partiront des grandes gares parisiennes. IDFM a estimé que 4.000 personnes par jour seraient concernées pendant la période des JO (26 juillet-11 août) et 2.500 pendant les Jeux paralympiques.

Par ailleurs, l’État a mis en place des aides financières pour faire passer de 200 à 1.000 la flotte parisienne de taxis accessibles. De leur côté, les quelques 4.400 sportifs paralympiques utiliseront des « bus transformés » qui emprunteront les voies olympiques pour se rendre sur les sites de compétition.

« Il ne faut pas se le cacher, il y a encore beaucoup de travail, car c’est autant une transformation de nos équipements qu’une transformation de nos comportements et de notre culture collective », a résumé Clément Beaune lundi.

À voir également sur Le HuffPost :

Matthieu Lartot se confie suite à l’amputation de sa jambe et assure voir enfin « la lumière »

France Travail, RSA, handicap, petite enfance… Qui le PJL Plein-emploi va-t-il concerner ?