À contre-courant des États-Unis, le Mexique confirme sa volonté de dépénaliser l'avortement

ALFREDO ESTRELLA / AFP

Le Mexique a confirmé ce mercredi sa volonté de dépénaliser l'avortement au plan national, deux ans après une première décision de la Cour suprême, à contre-courant de son voisin, les États-Unis.

Le 7 septembre 2021, la Cour suprême mexicaine avait déjà estimé que la pénalisation de l'avortement était inconstitutionnel. Ce faisant, la Cour invalidait l'article du Code pénal du Coahuila (l'un des 32 États de la Fédération) prévoyant une peine de prison pour les femmes avortant volontairement.

Une première autorisation en 2007

L'avortement est déjà dépénalisé dans une douzaine des 32 États qui composent le Mexique. Tout avait commencé en 2007 dans la capitale Mexico, première juridiction en Amérique latine à autoriser l'avortement.

En juin, la Cour suprême avait décidé que les femmes pouvaient contester les lois des États qui continuent de pénaliser l'avortement.

"Toutes les femmes et les personnes en capacité de gestation pourront avoir accès à l'avortement dans des institutions fédérales de santé", s'est félicité le Groupe d'information pour la reproduction choisie (GIRE).

Le Mexique, près de 130 millions d'habitants, est un pays catholique à 80%. La séparation de l'église et de l'État a été proclamée dès la Réforme de 1857.

Le 24 juin 2022, la Cour suprême des États-Unis a annulé son arrêt Roe v. Wade qui garantissait depuis 1973 le droit constitutionnel des Américaines à avorter, et a rendu à chaque État sa liberté de légiférer en la matière.

Depuis, le pays est fracturé entre la vingtaine d'États ayant interdit ou strictement restreint l'accès à l'avortement, principalement situés dans le sud et le centre du pays, et ceux des côtes qui ont adopté de nouvelles garanties.

Article original publié sur BFMTV.com