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À l’Open d’Australie, Srdjan Djokovic filmé avec des supporters pro-russes

Srdjan Djokovic prononcant un discours lors de sa participation à un rassemblement en soutien à son fils devant l’Assemblée nationale de Serbie le 8 janvier 2022.
OLIVER BUNIC / AFP Srdjan Djokovic prononcant un discours lors de sa participation à un rassemblement en soutien à son fils devant l’Assemblée nationale de Serbie le 8 janvier 2022.

OPEN D’AUSTRALIE - Une figure paternelle qui dérange. Le père du tennisman serbe Novak Djokovic a été filmé en compagnie de supporteurs brandissant des drapeaux pro-russes pendant l’Open d’Australie de tennis. Des scènes qualifiées de « honteuses » par l’ambassadeur d’Ukraine à Canberra.

À l’issue du match des quarts de finale remporté mercredi 25 janvier par Novak Djokovic face au Russe Andrey Rublev, un groupe de supporteurs a déployé des drapeaux russes, dont l’un agrémenté du visage du président Vladimir Poutine, près de la Rod Laver Arena de Melbourne, tout en scandant des slogans pro-russes.

Une vidéo publiée par la suite sur une chaîne YouTube pro-russe australienne a montré Srdjan Djokovic, le père du joueur, posant en compagnie de l’homme brandissant le drapeau avec le visage de Poutine. Le tout avec la légende : « le père de Novak Djokovic effectue une déclaration politique audacieuse ». Des journalistes sportifs serbes ont confirmé qu’il s’agissait bien de Djokovic père.

La Fédération australienne de tennis a indiqué que quatre personnes avaient « exhibé des drapeaux et symboles inappropriés et menacé les gardes de sécurité » à Melbourne Park, avant d’être chassés par la police.

La présence gênante de symboles pro-guerre

Durant cet Open d’Australie, les spectateurs sont interdits de drapeaux russes ou biélorusses. L’ambassadeur d’Ukraine en Australie et en Nouvelle-Zélande, Vasyl Myroshnychenko, avait d’ailleurs exigé que des mesures soient prises après que plusieurs de ces drapeaux ont été vus dans la foule la semaine dernière.

« C’est un catalogue complet. Parmi les drapeaux serbes, il y a : un drapeau russe, Poutine, le symbole Z, le soi-disant drapeau de la République populaire de Donetsk », a-t-il tweeté jeudi avec un lien vers la vidéo. « C’est vraiment honteux », s’est-il indigné à l’attention de la Fédération australienne et des organisateurs de l’Open.

Durant le match de Novak, un autre spectateur a été photographié par l’AFP à l’intérieur du stade avec un T-shirt portant le symbole « Z », le symbole pro-guerre associé au soutien à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, comme vous pouvez le constater ci-dessous.

Un homme portant un t-shirt « Z » lors du quart de finale entre le Serbe Novak Djokovic et le Russe Andrey Rublev, à côté de supporters brandissant des drapeaux serbes, le 25 janvier 2023 à Melbourne.
WILLIAM WEST / AFP Un homme portant un t-shirt « Z » lors du quart de finale entre le Serbe Novak Djokovic et le Russe Andrey Rublev, à côté de supporters brandissant des drapeaux serbes, le 25 janvier 2023 à Melbourne.

Avant le match Djokovic-Rublev, Simeon Boikov, qui anime la chaîne YouTube ayant publié la vidéo sur laquelle figure le père du champion serbe, avait appelé les supporters russes à se rendre au Melbourne Park, l’enceinte qui accueille l’Open d’Australie, pour protester contre l’interdiction des drapeaux.

« L’Occident ne l’aime pas »

Déclarations à l’emporte-pièce, manifestations publiques... Cette nouvelle apparition remarquée de Srdjan Djokovic n’a rien d’étonnant puisqu’il est un habitué des interventions bruyantes et un défenseur acharné de son fils.

Il y a un an, il était monté en première ligne pour défendre son fils placé en détention à Melbourne puis expulsé d’Australie à cause de son statut vaccinal. À Belgrade, il avait alors pris la tête des manifestations bruyantes de fans protestant contre le traitement de Novak par les autorités australiennes et avait comparé le sort réservé à son fils à celui de Jésus-Christ.

Au fil des années et des controverses, Djokovic père n’a pas dévié de sa ligne, celle, estime-t-il, d’un combat entre un athlète ambitieux et la jalousie de l’Occident. « L’Occident ne l’aime pas », avait dit Srdjan de son fils en 2021 sur Prva TV. « Ils vont devoir admettre que c’est le meilleur, et qu’il sera le meilleur de l’histoire du tennis. »

Depuis l’invasion russe de l’Ukraine il y a onze mois, de nombreux Serbes se sont rangés du côté de Moscou, qui partage avec Belgrade des liens culturels et historiques forts. Des fresques pro-russes ont fleuri sur les murs de la capitale serbe tandis que des groupes ultranationalistes ont organisé des manifestations de soutien au Kremlin. Une piste qui pourrait sans doute expliquer l’apparition du paternel Djokovic aux côtés de ces supporters, même si Srdjan n’a jamais affiché son soutien à la Russie publiquement.

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