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À Sainte-Soline, une tension encore jamais vue après un hiver de sécheresse

Samedi 25 mars, militants écologistes et agriculteurs anti-bassines ont manifesté à Sainte-Soline et Mauzé-sur-le-Mignon, cinq mois après la dernière mobilisation.

ENVIRONNEMENT - Le bataille de l’eau ne connaît pas la trêve. Après un hiver historiquement sec, des milliers d’opposants aux « bassines », ces grandes retenues d’eau utilisées par certains agriculteurs, ont manifesté une fois de plus dans les Deux-Sèvres, ce samedi 25 mars.

Une mobilisation marquée par des affrontements particulièrement violents, qui ont fait 24 blessés chez les gendarmes et plusieurs dizaines parmi les manifestants, selon les chiffres respectifs du ministère de l’Intérieur et des organisateurs de la mobilisation.

Un long cortège d’au moins 6.000 personnes selon la préfecture et 25.000 selon les organisateurs, avait défilé en milieu de journée vers le chantier controversé des Deux-Sèvres, barré par plus de 3.000 gendarmes et policiers

Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article, Le HuffPost a suivi sur le terrain ce weekend de mobilisation, cinq mois après une manifestation tout aussi tendue à Sainte-Soline (Deux-Sèvres). Notre caméra a pu filmer l’intensité des heurts entre manifestants et forces de l’ordre. À notre micro, opposants et partisans des bassines font valoir leur point de vue sur cette source de tensions dans le monde agricole.

« Violence intolérable »

La Première ministre Élisabeth Borne a dénoncé un « déferlement de violence intolérable » à Sainte-Soline. « Soutien aux gendarmes et pompiers (...) face à un déferlement de violence intolérable à Sainte-Soline », a écrit sur Twitter la cheffe du gouvernement, dénonçant « des actes inacceptables » et « l’irresponsabilité des discours radicaux qui encouragent ces agissements ».

« Les violences inouïes et inacceptables commises contre nos gendarmes à Sainte-Soline sont cautionnées par le silence de nombreux élus« , a déclaré le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, appelant »tous les élus de la République à condamner (...) sans la moindre ambiguïté ces violences.

Plusieurs élus écologistes ou et de la Nupes, présents sur les lieux, ont regretté un dispositif policier disproportionné. « Je ne vois pas comment cela peut bien se passer avec 3200 gendarmes, sachant qu’ils protègent un trou. Nous sommes là de manière non-violente et nous voulons manifester notre volonté de partager l’eau dans ce pays. Je ne comprends pas que l’on puisse le faire calmement », a affirmé au HuffPost la secrétaire nationale d’EELV Marine Tondelier, qui regrette la « surenchère » du ministère de l’Intérieur en amont de la mobilisation.

VIDÉO-Sainte-Soline: des scènes d'ultra-violence