École en crise : « Le mal-être des enseignants déteint sur les jeunes »

Décrochage, échec scolaire, fracture numérique, manque de moyens… Les difficultés et inégalités, aggravées par la crise sanitaire, touchent élèves comme enseignants. Patrick Rayou, professeur émérite en sciences de l’éducation, décrypte les secousses que traverse l’école républicaine.

Mercredi 22 septembre a eu lieu la 14ème Journée du refus de l’échec scolaire, une journée nationale de mobilisation et de « lutte contre les inégalités éducatives ». L’enjeu ? Éviter que la crise sanitaire se métamorphose en une crise éducative incurable. On estime que chaque année un peu plus de 80 000 jeunes sortent du système scolaire sans diplôme ou juste avec le brevet en poche. L’inquiétude actuelle est que ces élèves en « décrochage scolaire » se multiplient à cause du Covid-19. Pendant cette année et demie de pandémie, les difficultés et inégalités se sont en effet accrues, tant pour les élèves que pour les enseignants. Patrick Rayou, professeur émérite en sciences de l’éducation à l'Université Paris VIII, et auteur de « Faire ses devoirs : Enjeux cognitifs et sociaux d'une pratique ordinaire » (éditions des Presses Universitaires de Rennes) revient sur le malaise que vit l’école.

ELLE. Les confinements successifs et « l’école à la maison » ont-ils aggravé les inégalités et généralisé le décrochage scolaire ? 

Patrick Rayou. Savoir précisément combien d'élèves ont décroché depuis début 2020 est très difficile à dire, mais il est sûr que l’école à distance n’a pas amélioré le niveau des élèves. Le Covid a perturbé les cours et les manières d’enseigner. On pourra mesurer dans les années à venir l’impact de la crise sanitaire sur l'échec scolaire. Ce qu’on voit c’est que les...

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