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États-Unis: que s'est-il passé lors de la prise d'otages dans une synagogue au Texas?

La synagogue où s'est déroulée la prise d'otages  - Brandon Bell / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
La synagogue où s'est déroulée la prise d'otages - Brandon Bell / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Les faits ont débuté au cours de la journée de samedi. Les forces de l'ordre de l'État du Texas ont été appelées pour ce qui semblait être une prise d'otages dans une synagogue de la petite ville de Colleyville, située près de Dallas. Très vite, les officiers prennent l'ampleur de la situation et apprennent qu'un homme retient en otage quatre personnes dont un rabbin. La chaîne ABC News, qui citait une source sur place, rapportait que le suspect était armé, et affirmait avoir placé des bombes à des emplacements inconnus.

Le suspect neutralisé

La police de Colleyville avait indiqué en fin de matinée qu'une opération des forces d'intervention était en cours à une adresse correspondant à la synagogue de la congrégation Beth Israël. Au fil des heures, les officiers tentaient de mener des négociations "tendues" avec le ravisseur, avant que l'un des otages ne soit libéré dans la soirée de samedi.

"Peu après 17h, un otage de sexe masculin a été libéré indemne", avait indiqué la police de Colleyville dans un communiqué. "Cet homme retrouvera sa famille dès que possible et n'a pas besoin de soins médicaux", avait-elle ajouté.

C'est finalement dans la nuit de samedi à dimanche que le dénouement a eu lieu. Selon des journalistes présents sur place, une forte explosion et des coups de feu ont retenti dans la synagogue, juste avant la prise de parole du gouverneur du Texas, Greg Abbott, qui avait assuré que "l'équipe de libération d'otages a pris d'assaut la synagogue" et que "le suspect est mort." A l'heure actuelle, les autorités n'ont pas précisé s'il s'était suicidé ou s'il avait été abattu par les officiers.

Un lien avec Aafia Siddiqui?

Selon ABC News, le suspect affirmait être le "frère" d'Aafia Siddiqui, une scientifique pakistanaise condamnée en 2010 par un tribunal fédéral de New York à 86 ans de prison pour avoir tenté de tirer sur des militaires américains alors qu'elle était détenue en Afghanistan.

Il réclamait sa libération, a rapporté la chaîne, citant un responsable proche du dossier sous couvert d'anonymat. Aafia Siddiqui est actuellement détenue dans un hôpital-prison à Fort Worth, près de Dallas.

Aafia Siddiqui "n'est absolument pas impliquée" dans la prise d'otages, a d'ailleurs indiqué son avocate dans une déclaration à la chaîne CNN. Elle a confirmé que l'homme n'était pas le frère de cette dernière, tout en assurant que sa cliente condamnait ces actions.

Dimanche, le FBI avait annoncé avoir identifié l'assaillant comme étant un ressortissant britannique nommé Malik Faisal Akram et âgé de 44 ans. Les autorités américaines ont lancé dimanche une enquête "de portée internationale" sur ce dernier.

Dans la foulée, la cheffe de la diplomatie britannique, Liz Truss, a condamné dimanche un "acte de terrorisme et antisémite" et avait assuré vouloir participer pleinement à cette enquête. "Nous condamnons cet acte de terrorisme et antisémite. Nous sommes aux côtés des États-Unis pour défendre les droits et les libertés de nos citoyens contre ceux qui répandent la haine", a-t-elle dit. Une volonté confirmée lundi par un porte-parole du Premier ministre britannique, Boris Johnson.

La police britannique de contre-terrorisme a d'ailleurs annoncé avoir arrêté deux jeunes dimanche soir dans la région de Manchester, en lien avec la prise d'otages.

Réaction choquées

La prise d'otage a fortement ébranlé la communauté juive aux États-Unis. Si les otages ont tous été libérés sains et saufs, Charlie Cytron-Walker, un rabbin respecté localement, estimais être extrêmement choqué. "L'homme armé était devenu de plus en plus agressif et menaçant dans la dernière heure de la prise d'otages", se rappelle-t-il.

Ellen Smith, une fidèle de la synagogue, a décrit auprès de CNN une situation "choquante et horrifiante". Elle a cependant dit ne pas être surprise que cette agression ait visé la communauté juïve.

"Les cas d'antisémitisme ont augmenté ces derniers temps", a-t-elle confié. "On se sent presque sans espoir."

Lors d'un déplacement à Philadelphie, le président des États-Unis Joe Biden a de son côté dénoncé "un acte de terrorisme." "C'était lié à quelqu'un" qui "est en prison depuis dix ans", a-t-il dit, sans plus de précisions.

Sur la page Facebook de la communauté musulmane de Blackburn, ville britannique d'où il était originaire, un homme se présentant comme le frère du suspect a déclaré qu'il "souffrait de problèmes de santé mentale" et avait été "tué par balle".

"Il n'y avait rien que nous aurions pu lui dire où faire qui l'aurait convaincu de se rendre", a déclaré cet homme qui dit avoir été "jusqu'au petit matin en liaison avec Malik Faisal, les négociateurs, le FBI".

Article original publié sur BFMTV.com