États-Unis : Trump, craignant une arrestation, dénonce un complot avant la présidentielle 2024

L’ancien président américain Donald Trump lors d’un rassemblement pour la campagne électorale de 2024 à Waco, au Texas, le 25 mars 2023.
L’ancien président américain Donald Trump lors d’un rassemblement pour la campagne électorale de 2024 à Waco, au Texas, le 25 mars 2023.

ÉTATS-UNIS - Alors que la presse bruissait de rumeurs d’une possible inculpation, Donald Trump avait réussi un coup d’éclat le 18 mars au matin en affirmant sans la moindre preuve sur son réseau social Truth Social qu’il serait « arrêté » et comparaîtrait devant un tribunal new-yorkais le 21 mars pour y être inculpé.

Pourtant, Donald Trump est toujours libre. Et l’Amérique est suspendue cette semaine encore à cette hypothétique mise en examen, qui serait sans précédent contre un ancien président américain.

Retour sur Fox News

Mais un nouveau rebondissement est survenu ce lundi 27 mars après la diffusion d’une interview sur la chaîne préférée des conservateurs, Fox News, enregistrée depuis sa résidence de Mar-a-Lago en Floride où Donald Trump a qualifié l’enquête du procureur Alvin Bragg d’« escroquerie ».

« Je ne sais pas si c’est bon ou mauvais (pour sa candidature en 2024). À mon avis, c’est une manière de tricher aux élections. C’est de l’ingérence électorale », a accusé le milliardaire républicain qui affirme sans fondement depuis près de deux ans et demi que la présidentielle de novembre 2020 lui a été « volée » par le président démocrate Joe Biden.

« Nous avons à faire à des gens malhonnêtes et à des voyous, et à des gens, je crois, qui détestent notre pays », a dénoncé l’homme d’affaires dans ce premier entretien depuis des lustres sur Fox News, télévision de l’empire des médias New Corp. de Rupert Murdoch, avec qui les relations se sont dégradées après sa défaite électorale en 2020.

Depuis plusieurs années, la justice new-yorkaise cherche à déterminer si Donald Trump s’est rendu coupable de fausses déclarations, une infraction mineure, ou de manquement aux lois sur le financement électoral, un délit pénal, en ayant versé de l’argent à l’actrice de films pornographiques Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Clifford, juste avant sa victoire à la présidentielle de novembre 2016.

Dans quel but ? Pour qu’elle taise une supposée relation extraconjugale dix ans plus tôt, selon l’accusation.

Une affaire « bidon »

Accusé par l’ancien président et des parlementaires républicains d’avoir un « mobile politique », le procureur Bragg, un élu démocrate à la tête du parquet de Manhattan depuis 2022, avait répondu jeudi dernier par courrier que l’homme d’affaires avait « créé une fausse attente » médiatique sur son inculpation et dénoncé une « ingérence » dans l’enquête.

En meeting de campagne samedi au Texas, Donald Trump, montré du doigt par le Washington Post et le New York Times pour flirter parfois avec l’incitation à la violence de ses partisans, avait nié « tout délit » et toute liaison avec Stormy Daniels. Sur Fox News lundi soir, le 45e président des États-Unis n’a pas fait évoluer son discours.

Samedi soir, dans l’avion de retour du Texas, il avait même affirmé que l’affaire était « bidon, le genre d’affaires bidon sur lesquelles ils n’ont absolument rien ».

« Je crois qu’ils ont déjà abandonné l’affaire », avait-il déclaré au média politique Axios. Et le 45e président des Etats-Unis d’enfoncer le clou dimanche sur Truth Social : « La chasse aux sorcières du procureur de Manhattan contre moi est MORTE ».

Lundi, selon la presse judiciaire à New York, un grand jury (panel de citoyens aux larges pouvoirs d’enquête qui travaille de conserve avec des procureurs pour éventuellement voter des inculpations pénales) s’est de nouveau réuni au tribunal de Manhattan pour entendre un témoin du dossier Stormy Daniels.

Si ce grand jury, dont les débats confidentiels se tiennent les lundi, mercredi et jeudi, vote une inculpation, le procureur Bragg devra s’y conformer et la rendre publique. Dans les jours qui suivront, l’ancien président Trump devra alors « se rendre » devant le tribunal de Manhattan pour se voir signifier par un juge sa mise en examen, être brièvement placé « en état d’arrestation », photographié et ses empreintes digitales relevées.

Il devra alors plaider coupable ou non coupable. En principe, la prochaine réunion du grand jury aura lieu mercredi. Et Donald Trump risque de scruter de près une éventuelle intervention médiatique du procureur Bragg.

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