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Étudiant de 22 ans, conseiller régional RN : qui sont les opposants qui tenteront de battre Élisabeth Borne aux législatives?

Dans la 6e circonscription du Calvados, la Première ministre va affronter la Nupes et le RN. Une triangulaire est pressentie. Face à ses adversaires, l'ex-ministre du Travail a l'avantage des chiffres, pas celui de l'ancrage territorial.

À peine foulé le perron de l'Hôtel de Matignon qu'Élisabeth Borne s'apprête à partir en campagne. La fraîchement nommée Première ministre a décidé de maintenir sa candidature dans la 6e circonscription du Calvados pour les élections législatives.

"C'est toute la différence avec ceux qui disent 'élisez moi' à une élection où ils ne sont pas candidats", a ajouté le délégué général de Renaissance, Stanislas Guérini.

Une petite pique à peine déguisée à Jean-Luc Mélenchon qui souhaite devenir Premier ministre en cas de victoire de la gauche en juin, sans pour autant être lui-même candidat à sa réélection dans les Bouches-du-Rhône.

En Normandie, la deuxième femme Première ministre de l'histoire politique française va se frotter à Noé Gauchard, investis par la Nupes, Jean-Philippe Roy pour le Rassemblement national, François Ormin de "Libertés et Territoires", Bruno Battail pour le Parti animaliste et Pascale Georget pour Lutte ouvrière.

Propulsé challengeur n°1

Il y a 24 heures à peine, Noé Gauchard s'apprêtait comme quelques-uns à gauche à affronter une ministre du précédent quinquennat aux législatives. Un défi, certes, mais raisonnable. Le voilà désormais qui va devoir affronter la patronne de tous les ministères.

Étudiant et activiste écologiste qui a milité au sein du mouvement Youth for Climate. Partisan de politiques écologiques dites radicales, il épingle ensuite le passage d'Élisabeth Borne à la Transition écologique où "les objectifs de la France en terme de bifurcation écologique ont été ignorés au nom de la compétitivité financière".

À l'extrême droite, silence radio pour l'instant après la nomination. Si ce n'est le retweet du message d'un maire normand du RN qui mentionne Jean-Philippe Roy sous un article de l'annonce.

Pas plus de réaction du côté de "Libertés et Territoires", du Parti animaliste et de Lutte ouvrière.

Borne a l'avantage des chiffres

Dans cette circonscription normande, l'union de la gauche a resserré le jeu entre "Ensemble!" (la coalition présidentielle), le RN et la Nupes. Selon une modélisation de franceinfo, réalisée à partir des résultats du premier tour de l'élection présidentielle et la participation au premier tour des législatives en 2017, une triangulaire est possible au second tour des législatives de 2022.

Mais les prédictions pourraient sourire à la Première ministre. Au premier tour de la présidentielle en avril dernier, Jean-Luc Mélenchon a obtenu 17,7 % des voix. Un score un peu plus faible qu'au niveau national. À l’inverse, Emmanuel Macron a explosé son score avec 30,8 % contre 27,9 % en France entière.

Le candidat de la Nupes veut y croire malgré tout. "Rien n’est joué, car énormément de gens très déçus après la présidentielle se sont remobilisés", a-t-il déclaré au Parisien. Boosté par le score de l’extrême droite à la présidentielle, le candidat RN, lui, retente sa chance pour une seconde fois. Arrivé au second tour en 2017, il avait été battu par le marcheur Alain Tourret qui a lui-même proposé sa circonscription à Élisabeth Borne.

Ses adversaires ont l'ancrage local

Les deux principaux opposants pourront compter sur leur implantation dans la région. L'un est petit-fils d'agriculteur et a grandi dans le Calvados, comme il le souligne dans son communiqué.

"Ma famille y est ancrée depuis plusieurs générations", a-t-il ajouté.

L'autre vit depuis près de dix ans dans l'ancienne commune Mesnil-Clinchamps, nouvellement Noues-de-Sienne, dans le bocage virois, au sud-ouest du département. Au sujet des autres prétendants -dont Élisabeth Borne- Jean-Philippe Roy avait pointé:

"Que savent-ils des problèmes des habitants? Ils ne servent que leurs intérêts. Je ferai remonter les demandes des habitants à l’Assemblée".

Le conseiller régional a déjà annoncé que le pouvoir d’achat, l'insécurité et la mobilité dans les territoires ruraux -thèmes de prédilection de son parti pendant la campagne présidentielle- seront ses points de vigilance et qu'il compte bien gagner.

"On n'est pas là pour faire de la figuration", a-t-il annoncé dans Ouest France.

L'enjeu est grand pour la nouvelle Première ministre. Si elle était battue dans cette circonscription en juin prochain, la tradition républicaine en vigueur depuis 2007 voudrait probablement qu'elle quitte le gouvernement.

Article original publié sur BFMTV.com

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