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Les étudiants chinois à l’étranger ne sont pas pressés de rentrer chez eux

Après trois années d’isolement de la Chine dans le cadre de sa politique zéro Covid, de nombreux étudiants chinois qui étudient à l’étranger réfléchissent à deux fois avant de rentrer chez eux, rapporte le South China Morning Post, qui a recueilli plusieurs témoignages.

“Ma motivation pour vivre à l’étranger est passée de l’enthousiasme pour la culture occidentale à la peur de vivre en Chine”, confie Zoe Qiu (le nom a été changé), une étudiante chinoise inscrite à l’Université de Californie du Sud, aux États-Unis. Elle explique avoir été effrayée par certains récits d’habitants de Shanghai qui n’avaient plus rien à manger alors que la ville était placée en quarantaine au printemps 2022.

Stephanie Li, récemment diplômée de l’Université de Melbourne, estime qu’en Chine les confinements ont été décrétés pour des motifs plus politiques que sanitaires. Elle a bien l’intention de rester en Australie.

Le “run xue” ou l’art de la fuite

Une expression qui a fait son apparition au printemps dernier sur les réseaux sociaux est symptomatique du nouvel état d’esprit des jeunes Chinois : le “run xue” (un jeu de mots qui combine l’anglais run : courir, et le chinois xue, l’étude) désigne la “philosophie “ou l’“art” de la fuite. “Sous ce mot-clé, les internautes chinois discutent de l’anxiété due aux confinements, de la liberté retrouvée dans le reste du monde et des conditions dans lesquelles il est possible de quitter le pays ou de rester à l’étranger.

“Durant le verrouillage de Shanghai, les gens ont compris qu’il ne s’agissait plus d’une mesure anti-Covid mais d’une décision politique et que l’avis et les préoccupations de la population n’avaient aucune importance aux yeux des dirigeants”, explique Xiang Biao, directeur de l’Institut Max Planck d’anthropologie sociale en Allemagne.

Les études à l’étranger ont toujours été considérées comme un tremplin vers l’émigration. C’est plus vrai que jamais après la pandémie, souligne Heidi Østbø Haugen, professeure d’études chinoises à l’Université d’Oslo, alors qu’en juillet de l’année dernière on estime qu’un Chinois sur cinq âgé de 16 à 24 ans était au chômage. “Ces étudiants ne voient pas de raisons économiques impérieuses de rentrer en Chine, ils se demandent si le style de vie qu’ils recherchent est compatible avec la société chinoise et s’inquiètent de la façon dont la politique va de nouveau déterminer leur vie quotidienne”, explique-t-elle.

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