5 futures stars de la déco repérées à Design Parade Toulon

« Pour nous, Méditerranée égale camping », clament en chœur Madeleine Oltra et Angelo de Taisne. La première s’est formée à Eindhoven, a travaillé à Londres avec le designer mexicain Fernando Laposse avant de poser son studio à Marseille avec le second, architecte de formation qui a fait ses armes à Jérusalem et en Jordanie. Dans leur installation baptisée « Sardine Sardine », ils ont reconstitué une tente fabriquée par un sellier nautique phocéen à partir de toile récupérée dans une ressourcerie du groupe LVMH. Au sol, un empilement de tapis réalisés par Codimat procure un confort total. Le mobilier a été conçu en tube d’aluminium (pour sa légèreté) et tissus Kvadrat et complété par des objets de camping vintage chinés sur Leboncoin. L’ensemble fonctionne à merveille ce qui a permis au duo de décrocher le Grand Prix Design Parade Toulon Van Cleef & Arpels, le prix visual merchandising Chanel et la dotation de la Fondation Carmignac… À suivre !

Diplômée de l’école Penninghen, Marthe Simon est fascinée par la Villa Kerylos, cette reconstitution moderne d’une demeure de la Grèce antique, posée au bord de la Méditerranée, à Beaulieu-sur-Mer. La pièce qu’elle a conçue pour Design Parade est imprégnée de cet héritage puisque dédiée à un repas d’oursins juste après leur pêche. Un prétexte qui lui permet de donner une seconde jeunesse à la calade, ce pavage de galets qui recouvre ici sol et murs en évoquant vagues et motifs historiques. Dans son « Oursinade », on se débarrasse des outils de pêche dans un vestibule avant de passer à la dégustation sur une table où tout est pensé pour la dégustation de cet invertébré. Vannier, antiquaire (la galerie Desprez Breheret), ferronnier (pour la vaisselle), brodeur, céramiste et fabricant de tissus (Pierre Frey) ont été mis à contribution pour donner vie à sa vision. « Cette pièce, c’est ma Méditerranée à moi », conclut Marthe Simon.

Impossible de rester de marbre face à la pièce investie par Paul Bonlarron. Ce jeune diplômé de l’ENSCI a décidé de concentrer son travail sur les coquillages et leur pouvoir décoratif après avoir acquis une extraordinaire collection de coquillages auprès d’un particulier. Pour le mobilier, il a remis au goût du jour le travail du « rocailleur », l’ouvrier qui traditionnellement fabriquait des grottes, fontaines et rochers artificiels avec un assemblage de coquillages et de pierres. Quant au rideau/paravent, il est constitué de coquillages aplanis, gravés à l’acide et nacrés. « Je voulais créer un halo comme quand on voit le soleil à travers l’eau », décrit son créateur. La fresque représente, elle, des ophiures, étoiles de mer typiques de la Méditerranée.

Pour son installation, cette ancienne des Arts Déco s’est inspirée de l’ambiance des fins de soirée au bord de la Méditerranée, quand le soleil levant accompagne les derniers moments d’une fête. La fresque qu’elle a réalisée plonge d’emblée le visiteur dans les dégradées de bleu et de rose de l’aube. « Ni blanc ni gris ni beige : j’ai laissé aller mon imagination », confie la décoratrice. Les rayures jaune mimosa du lit de jour (Raf Simmons pour Kvadrat) se prolongent au sol dans un motif solaire et le palmier stylisé en céramique noire de Laurent Dufour répond aux appliques organiques (Delisle). Une pièce qui exprime joyeusement sa « nostalgie de la vingtaine ».

Clément Pélisson plonge le visiteur dans une ambiance radicalement différente des autres finalistes. La « Cellule de correspondance » de cet ancien élève de l’Ecole Duperré lui a été inspirée par l’histoire d’une nonne portugaise qui, tombée amoureuse d’un officier de l’armée française à la fin du XVIIe siècle, lui écrivit des lettres d’amour enflammées. Dans cette pièce dédiée à l’écriture, un portrait de la sœur en néon rouge domine son lit en Plexiglas. Le bureau est placé sous la fenêtre, seule source de lumière naturelle. Une mise en scène à la fois contemporaine et monacale, qui résonne avec les murs de l’ancien évêché.

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