Plus de 6 Français sur 10 souhaitent qu'Élisabeth Borne soit remplacée à Matignon

Emmanuel DUNAND / AFP

Malgré sa volonté affichée de rester Première ministre, Élisabeth Borne est à la peine dans les sondages. 69% des Français jugent son bilan "insatisfaisant". La cheffe du gouvernement souffre de la réforme des retraites qui reste toujours massivement rejetée par les Français.

Un anniversaire qui a des airs de douche froide. Si Élisabeth Borne reste très déterminée à rester Première ministre, un an presque jour pour jour après son arrivée à Matignon, les Français ne partagent pas sa volonté. 62% des Français souhaitent ainsi qu'Emmanuel Macron nomme un nouveau chef du gouvernement, d'après un sondage Odoxa-Blackbone pour Le Figaro.

"Je veux continuer à agir", a pourtant jugé la locataire de Matignon dans les colonnes du JDD ce weekend. Très affaiblie politiquement par la réforme des retraites et très loin d'être assurée d'être maintenue à son poste par Emmanuel Macron après le 14 juillet, Élisabeth Borne souffre du rejet du recul de l'âge de départ à 64 ans

5% des Français pleinement satisfaits de son action

69% des Français jugent ainsi son bilan "pas satisfaisant". Plus cruel encore, seulement 5% des personnes interrogées dans ce sondage jugent son travail "très satisfaisant". Si Élisabeth Borne souffre depuis son arrivée à Matignon d'une popularité plus basse que ses prédécesseurs, seuls les sympathisants de Renaissance disent qu'elle a toute sa place à Matignon (73%) contre seulement 37% pour l'ensemble des Français.

Sans surprise, c'est chez les sympathisants La France insoumise (84%) et Rassemblement national (75%) qu'on réclame le plus sa démission.

La Première ministre, qui avait fait du "compromis" et d'une "nouvelle méthode" la ligne directrice de son discours de politique générale, paie manifestement le recours au 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites et le rejet massif du texte, de sondages en sondages.

Pas "capable de tenir tête" à Macron

La sexagénaire semble aussi payer ses atermoiement sur le projet de loi immigration. Après avoir reporté à l'automne ce texte qui veut à la fois faciliter les expulsions tout en lançant un titre de séjour pour les métiers en tension, Matignon a fait marche arrière ces derniers jours.

Un texte sera bien présenté en Conseil des ministres en juillet. Emmanuel Macron en avait fait lui-même une priorité. De quoi alimenter un procès en autorité: seules 32% des personnes interrogées dans le sondage Odoxa-Blackbone trouvent ainsi qu'elle est "capable de tenir tête" au président de la République.

Trop loin des préoccupations de la vie quotidienne

Enfin, la cheffe du gouvernement qui a promis "des réformes concrètes", de la réduction des délais pour refaire ses papiers d'identité à la fin des certificats médicaux obligatoires pour une pratique sportive en passant par le remplacement de professeurs "dès le premier jour", ne semble guère non plus convaincre sur ce volet.

Seuls 22% des Français la jugent ainsi "proche de leurs préoccupations". Élisabeth Borne a battu en brèche ce sentiment ce lundi sur France info. "J'ai porté des réformes, je connais les élus, le Parlement, je peux être utile à mon pays", a jugé l'énarque. Sans manifestement beaucoup convaincre.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO-"Continuer à relever les défis": Élisabeth Borne maintient son envie de rester à Matignon