Abayas interdites à l'école: un homme en garde à vue après avoir menacé de mort un proviseur à Clermont-Ferrand

Au lycée Ambroise-Brugière de Clermont-Ferrand, l'interdiction de l'abaya a donné lieu à une situation très tendue. Comme l'a révélé La Montagne, le père d'une élève a menacé de mort jeudi le personnel éducatif, qui avait interdit l'entrée à sa fille plus tôt dans la matinée, en raison du port de l'abaya. Quelques minutes après le renvoi, le père a appelé l'établissement. Il a d'abord eu au téléphone un agent puis un CPE.

"À chacun de ces interlocuteurs, il aurait proféré des menaces de mort qui visaient le proviseur", rapporte le quotidien local. Selon nos informations, il menaçait de lui "couper la tête".

Le père a été interpellé puis placé en garde à vue, a confirmé une source policière à BFMTV. Un équipage de police s'est rendu à la rencontre du chef d'établissement pour l'accompagner dans le dépôt de plainte.

Soutien de la hiérarchie

Le proviseur qui a fait respecter la consigne émise par le ministre de l'Éducation Gabriel Attal - et depuis validée par le Conseil d'État - a reçu le soutien inconditionnel de sa hiérarchie. Le proviseur a reçu le soutien du rectorat, et a été appelé dans l'après-midi d'hier par Gabriel Attal.

Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a également témoigné l'engagement de l'administration "pour que la décision de l’interdiction de l’abaya soit appliquée". Une équipe de sécurité va être déployée par la région dans l'établissement "afin d’apporter de l’apaisement et de la sécurité".

Un unique incident

La rentrée de l'établissement accueillant 1300 élèves était calme selon le proviseur qui avait avec du dialogue réussi à éviter la plupart des incidents. Un seul incident avait été relevé, avec la jeune fille en question, car elle refusait de changer de tenue. Mercredi, un entretien entre le père et le proviseur avait donc eu lieu.

Pourtant, jeudi matin, l'élève s'était à nouveau présentée dans une tenue jugée non-conforme, l'entrée du lycée lui a donc été refusée. Ce qui a en bout de piste mené le père à s'en prendre verbalement au proviseur. Pour rappel, la note de service fournie par l'éducation nationale prévoit des discussions, de la pédagogie, mais pas de négociations.

Mardi 5 septembre, au lendemain de la rentrée des classes pour 5,6 millions d'élèves, Gabriel Attal faisait état de 298 filles s'étant présentées avec une abaya en cours. Parmi elles, 67 auraient refusé de retirer le vêtement.

Article original publié sur BFMTV.com