Publicité

Accident ou meurtre? Dans le Loiret, un homme jugé pour avoir tué sa femme d'un tir de carabine

L'homme est jugé par la cour d'assises du Loiret, à Orléans. - Guillaume Souvant
L'homme est jugé par la cour d'assises du Loiret, à Orléans. - Guillaume Souvant

La cour d'assises du Loiret juge à partir de ce mardi un féminicide. Haykel E. comparaît à partir de ce mardi et jusqu'à vendredi pour le meurtre de Nathalie Sandarnaud. Cette femme de 53 ans a été mortellement touchée d'un tir de carabine en septembre 2019 à son domicile à Aulnay-la-Rivière.

Le mardi 1er octobre 2019, Haykel E., un homme de 46 ans à l'époque, se présente à la gendarmerie de Puiseaux, à quelques kilomètres de la maison où il vit avec sa compagne depuis plus de deux ans. Il indique aux militaires qu'un "incident" s'est produit deux jours plus tôt, comme le relate Le Parisien.

Découverte deux jours après sa mort

Sur place, les gendarmes vont découvrir dans le salon le corps sans vie de Nathalie Sandarnaud, une comptable de 53 ans. Une carabine est découverte à proximité. Haykel E. assure qu'il s'agit d'un accident, qu'il pensait que l'arme n'était pas chargée et que le coup est parti tout seul. Une version qu'il maintiendra tout au long de l'instruction.

Cette version ne convainc pas. Nathalie Sandarnaud a succombé d'une balle tirée à bout portant au niveau du coeur. Par ailleurs, pendant les deux jours qui se sont déroulés entre la mort de sa compagne et sa dénonciation auprès des gendarmes, Haykel E. a répondu aux SMS avec le téléphone de cette dernière. Il a également rendu visite à un couple, rapporte France Bleu Centre-Val de Loire.

L'enquête s'est attelée à comprendre le contexte et les relations du couple les mois précédents la mort de Nathalie Sandarnaud. Les deux s'étaient rencontrés en 2016 et se sont installés rapidement ensemble. A l'époque, Haykel E. était déjà marié avec une femme de 30 ans son aîné.

Violences conjugales

Selon les témoignages, la relation du couple n'avait rien de tranquille. Haykel E. était possessif. "Nous sommes dans le cas d’école d’une femme asservie, contrôlée par son conjoint", estime auprès du Parisien Me Isabelle Steyer, avocate spécialisé sur les violences faites aux femmes. L'exploitation des téléphones va laisser apparaître de nombreuses disputes. Il y avait de la jalousie, de la dissimulation et des violences.

Nathalie Sandarnaud avait été soignée pour des brûlures au ventre, mises sur le compte du barbecue. Les collègues de la comptable évoquent les bleus au visage qu'elle pouvait avoir. Pour la défense, il existe toutefois un doute sur le fait qu'Haykel E. ait voulu intentionnellement tuer sa compagne. Elle a demandé la requalification des faits en homicide involontaire.

Article original publié sur BFMTV.com