Accidents médicaux et indemnisations tardives : la double peine

Paris Match

Nager pour oublier. Se défouler. Une fois dans l’eau, Manon délaisse un peu ses soucis et le long combat qui l’occupe depuis maintenant dix ans : « Je sens que l’on va essayer de m’arnaquer alors que toutes les preuves sont là ! J’ai l’impression qu’ils veulent que je lâche, enrage la jeune femme de 23 ans. Je ne me sens pas ­comprise. À travers cet organisme, l’État est censé nous aider, or tout est fait pour nous mettre des bâtons dans les roues. C’est de la maltraitance. »

Vingt ans après sa création, l’Oniam déçoit

L’objet de sa colère ? L’Office ­national d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam), un organisme public placé sous la tutelle du ministère de la Santé et créé en 2002 grâce à la loi Kouchner relative aux droits des malades. Sa mission ? Organiser une indemnisation amiable, rapide et gratuite des victimes de dommages occasionnés par un accident médical, les effets secondaires liés à un traitement ou une infection nosocomiale, c’est-à-dire ­contractée à ­l’hôpital. Sur le papier, l’idée est généreuse. Mais, vingt ans après sa création, l’Oniam déçoit.

En 2009, Manon a 9 ans quand toute la famille se fait vacciner contre la grippe H1N1 avec le Pandemrix du laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK). Quelques mois plus tard, cette bonne élève de sixième peine soudain à apprendre ses leçons, fait des siestes l’après-midi alors que ce n’est plus de son âge et, surtout, chute à la moindre contrariété. « Une prof m’a alertée, pensant que ma fille se cou...


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