Ados hyperconnectés, mal-être : "Les parents ne sont plus en situation de monopole affectif : aujourd’hui il faut davantage convaincre les enfants"

Selon les résultats d’une récente étude* de Santé Publique France sur la santé mentale, 14% des collégiens et 15% des lycéens présentent un risque important de dépression. Dans leurs conclusions, les auteurs soulignent que l’actualité de ces dernières années, à savoir la pandémie de Covid-19, les conflits armés, les attentats, la crise climatique, peuvent être des facteurs de risques pour la santé mentale, de même que la pression scolaire ou encore les risques liés à l’utilisation des réseaux sociaux.

Alors que M6 diffusera ce dimanche 22 septembre un Zone Interdite sur la santé mentale des adolescents, Femmeactuelle s’est entretenu avec le Pr Ludovic Gicquel, Chef du pôle de Psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent au Centre Hospitalier Laborit de Poitiers.

Femme Actuelle : Nos adolescents n’ont jamais été aussi nombreux à être fragilisés et l’intensité de leur mal-être augmente elle aussi. Pourquoi leur santé mentale s’est-t-elle autant dégradée ?

Pr Ludovic Gicquel : Cela s’explique par des facteurs de contexte. La première chose c’est que la manière dont les adolescents envisagent l'avenir a changé. Jusqu’à présent, ils grandissaient en se projetant professionnellement ou sentimentalement, mais à l’heure actuelle, la diversité du choix qui s’impose s'est restreinte vers des perspectives moins porteuses. Et pour cause : les sources d'inquiétude sont nombreuses entre la planète qui grille, les différents conflits, la crise économique qui va mettre tout le monde au chômage, (...)

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