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Affaire des "écoutes": demande de renvoi rejetée, le procès de Sarkozy reprendra lundi

Nicolas Sarkozy et son avocate Jacqueline Laffont arrivent au Palais de justice de Paris, le 23 novembre 2020.  - Bertrand GUAY © 2019 AFP
Nicolas Sarkozy et son avocate Jacqueline Laffont arrivent au Palais de justice de Paris, le 23 novembre 2020. - Bertrand GUAY © 2019 AFP

Son avocate le disait "prêt" à s'expliquer devant ses juges. Le procès de Nicolas Sarkozy, qui comparait aux côtés de Thierry Herzog et de Gilbert Azibert, tous soupçonnés de corruption, va officiellement débuter lundi prochain après un contre-temps lundi dernier, le temps d'examiner la demande de report déposée à l'ouverture du procès par l'ancien haut magistrat pour raisons médicales.

Le tribunal correctionnel de Paris a décidé de rejeter cette demande de report après avoir lu les conclusions de l'expert médical qui avait été mandaté lundi pour statuer sur l'état de santé de Gilbert Azibert. Le médecin, expert auprès des tribunaux, a estimé que l'état de santé de l'ancien haut magistrat de 73 ans était compatible avec un procès pénal.

Il n'y a "aucun motif de santé impérieux empêchant Gilbert Azibert de sortir de chez lui", précise l'expert, indiquant qu'il pouvait très bien répondre à une convocation que ce soit au tribunal judiciaire de Bordeaux où il réside, où il comparaîtrait en visioconférence, ou au tribunal judiciaire de Paris.

Le tribunal indique que Gilbert Azibert devra se présenter à la justice le lundi 30 novembre, date de reprise des débats. L'avocat de l'ancien haut magistrat a jugé cette "expertise", déplorant que l'expert ne s'est pas mis en lien avec le cardiologue de son client. " Mais nous nous inscrirons dans le sens de ce que souhaite le tribunal", a précise Me Dominique Allegrini.

La visioconférence "inenvisageable"

Gilbert Azibert ne s'est pas présenté lundi dernier devant le tribunal à l'ouverture de son procès. L'ancien haut magistrat de la Cour de cassation avait fourni deux certificats médicaux pour justifier son absence. Son avocat, Me Allegrini, avait alors évoqué les problèmes cardiaques, respiratoires, et d’hypertension dont souffre Gilbert Azibert depuis plusieurs années.

Le médecin de Gilbert Azibert, 73 ans, lui avait également déconseillé de quitter son domicile à Bordeaux pour se rendre à Paris en raison de l'épidémie de coronavirus. Lundi, lors des débats autour de cette demande de report, la procureure du parquet national financier avait évoqué la possibilité qu'il comparaisse en visioconférence. Une solution "inenvisageable", pour son avocat, soutenu, au titre de sa qualité d'avocate par Me Jacqueline Laffont, le conseil de Nicolas Sarkozy.

Mon client souhaite comparaître devant ses juges, il veut défendre son innocence et son honneur", a insisté Me Dominique Allegrini.

Imbroglio autour de Paul Bismuth

L'autre décision attendue de cette deuxième journée d'audience écourtée était la constitution de partie civile du vrai Paul Bismuth, le nom d'emprunt pris par Nicolas Sarkozy pour ouvrir sa ligne de téléphone officieuse. Lundi, Me Frédérik Canoy a déposé une demande de constitution de partie civile en son nom, alors que Paul Bismuth se trouve en Israël. Mais le lendemain, Paul Bismuth avait opposé un démenti, expliquant ne pas connaître cet avocat.

Me Frédérik Canoy a fait savoir qu'il allait porter plainte contre Paul Bismuth pour "escroquerie" et "abus de confiance". L'avocat a affirmé avoir été mandaté par un confrère pour défendre les intérêts de Paul Bismuth. Il assure également avoir eu au téléphone son client et considère qu'il a fait l'objet de pressions pour revenir sur sa démarche de constitution de partie civile. Me Canoy dit lui avoir posé la question. Un email qui est resté sans réponse.

L'avocat avait toutefois évoqué la possibilité de venir à l'audience pour maintenir cette constitution de partie civile. Mais il a reçu un nouveau courrier de Paul Bismuth, lui indiquant qu'il ne souhaitait pas que ses intérêts soient représentés dans ce procès. Me Canoy n'est pas présent ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris. Paul Bismuth s'est désisté de sa constitution de parties civiles.

Article original publié sur BFMTV.com