Affaire Lomepal classée sans suite - "La justice ne fait rien", "Sans suite, ne veut pas dire innocent" : les internautes racontent leurs propres affaires de viols classées sans suite

Visé par plusieurs plaintes pour viol, Lomepal a vu l'enquête le concernant classée sans suite le 24 janvier 2025. Mais alors que plusieurs personnes célèbrent "l'innocence" du rappeur, les internautes ont rappelé que classement sans suite ne signifiait pas que l'artiste avait été innocenté. Plusieurs victimes de violences sexuelles ont raconté les circonstances dans lesquelles leurs propres plaintes avaient été classées.

Affaire Lomepal classée sans suite -
Affaire Lomepal classée sans suite - "La justice ne fait rien", "Sans suite, ne veut pas dire innocent" : les internautes racontent leurs propres affaires de viols classées sans suite. (Photo by ZOULERAH NORDDINE/AFP via Getty Images)

"Je reprends ma vie." Voilà ce qu'a annoncé Lomepal sur Instagram après avoir appris que les plaintes pour viol à son encontre avaient été classées sans suite ce vendredi 24 janvier 2025. Malgré les accusations de violences sexuelles émises par trois femmes, le parquet de Paris estime que les faits n'ont pas pu être "clairement établis", affirme une source proche de l'enquête à l'Agence France-Presse.

La réaction du principal intéressé ne s'est pas fait attendre. Sur Instagram, il explique que "toute (sa) vie a été fouillée" : "Il y a eu des mois et des mois d’enquête de police. J’ai donné tous les éléments que j’ai pu retrouver de l’époque. Des messages, des photos, des relevés d’appel, des screens sur les réseaux…" Il l'affirme à nouveau : "Je suis innocent", et conclut en affirmant : "Des gens dans un commissariat ont passé plus d'un an sur mon affaire, ont interrogé tout le monde et regardé les preuves. Merci à ceux qui ont choisi d'attendre la réponse. Elle est là."

Toutefois, comme l'ont rappelé de nombreuses personnes en commentaire, un classement sans suite ne signifie pas que la personne est innocente : simplement que les preuves nécessaires n'ont pas pu être rassemblées pour prouver sa culpabilité.

Pour rappel, les investigations avaient été lancées après le dépôt, en 2020, de la plainte d’une connaissance du rappeur, qui l’accuse de l’avoir violée en 2017 à New York. Une deuxième femme avait déposé une plainte à la fin de 2023, dénonçant des faits de viol en 2018 en France.

D'ailleurs, les plaignantes envisagent de poursuivre leur action contre Lomepal : "Le parquet ne dit pas que l’infraction n’a pas eu lieu, mais que les faits sont anciens et qu’il n’y a pas suffisamment d’éléments pour renvoyer devant une juridiction de jugement", affirme Sacha Ghozlan, l'avocat de l'une d'entre elle. "Le parquet nous dit qu’il n’y a pas d’éléments médico-légaux et que le témoignage de chacune ne permettrait pas d’étayer ceux des autres", précise Me Pollet Rouyer, l'avocate des deux autres plaignantes.

Sur Instagram, des dizaines de commentaires sous la publication de Lomepal lui rappellent qu'il n'a pas été innocenté, loin de là. Il en va de même sur X. Pour illustrer leur propos et prouver que la justice n'est pas toujours du côté des plaignantes, plusieurs d'entre elles ont raconté leurs propres plaintes pour viol, qui ont également été classées sans suite, en dépit d'éléments probants.

"Mon violeur a admis devant mois et cinq autres personnes m'avoir agressé, et bizarrement, il y a toujours autant de gens pour le défendre", "Ma plainte a été classée sans suite alors que c'était sous des caméras", racontent des internautes. "L'agresseur de ma pote a avoué dans une lettre ce qu'il a fait et il n'est toujours pas condamné", "Mon témoignage a été classé sans suite alors qu'il y avait des screens de ses menaces et où il assumait ce qu’il faisait", peut-on également lire.

Des témoignages qui confortent les internautes dans leur priorité de toujours croire les victimes, lassés de voir des personnes devoir revivre leurs traumatismes pour finalement être éconduites.