Alain Delon : son incroyable carrière en images

Raymond et Robert Hakim, les producteurs de « Plein soleil », sont consternés. Le tournage commence dans moins d’un mois, le 3 août 1959, et voilà que les caprices d’un blancbec risquent de remettre en question toute la préparation du film ! Normalement, Alain Delon doit incarner le jeune et riche désœuvré qui se fait assassiner après la première moitié du scénario. René Clément, le réalisateur, pense qu’il sera parfait, avec sa gueule d’ange, dans ce personnage de noceur désinvolte.

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Mais le quasi-débutant n’est pas d’accord. « Je suis désolé, dit-il avec un désarmant culot, mais ça ne m’intéresse pas. Le rôle que je veux, c’est l’autre. » Le problème, c’est que cet autre rôle, celui de l’assassin, certes plus développé et plus complexe, a déjà été attribué à Maurice Ronet, auréolé de son récent succès dans « Ascenseur pour l’échafaud ». « Vous n’êtes qu’un petit con ! s’énervent les frères Hakim. Ce rôle qu’on vous offre, vous devriez payer pour l’avoir. »

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« Plein Soleil » de René Clément (1960) © NANA PRODUCTIONS / SIPA

Delon, buté, n’en démord pas : « Je n’en ai rien à foutre. Je ne veux pas le faire et je ne le ferai pas. » Pendant plusieurs heures, il va argumenter, tenter de démontrer qu’il sera bien plus plausible en gouape veule et cynique qu’en fils de famille écervelé. La discussion s’éternise sans avancer quand, soudain, ...


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