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Alerte au trafic d'espèces sauvages

Au sein de l’Office français de la biodiversité, une équipe de policiers a été créée pour lutter contre le trafic d’animaux sauvages à Paris et dans sa banlieue. Ce commerce illicite est évalué à 20 milliards de dollars par an dans le monde. Avec des moyens limités, les agents traquent les félins exhibés sur le Net, les vendeurs à la sauvette d’oiseaux protégés ou les mygales élevées sans autorisation… Nous avons suivi leurs opérations.

Sur le trottoir parisien, arme à la ceinture, Yannick Jaouen surveille le coffre de la camionnette sous l’œil interloqué des passants. Dans le véhicule, les passagers n’ont rien d’habituel : un couple de hiboux petits-ducs qui ouvrent leurs grands yeux ronds hypnotiques tandis que deux huppes fasciées, des oiseaux migrateurs hauts en couleur, exhibent leur belle crête rouge orangé. La saisie vient d’avoir lieu chez des particuliers. Elle réunit au total cinq rapaces, quelques hirondelles ainsi que – « le plus classique » selon l’inspecteur de police – des lézards, des serpents exotiques, parmi lesquels un boa dont le terrarium servait de table basse ou encore des grenouilles taureaux au physique atypique et disgracieux. Dans la capitale et sa petite couronne, c’est la dernière perquisition réalisée par le service de l’Office français de la biodiversité (OFB) chargé de lutter contre les crimes environnementaux. A ce titre, il surveille la possession de toutes les espèces animales protégées, qu’elles le soient au niveau national ou mondial (notamment dans le cadre de la Convention sur le commerce international des espèces, la Cites).

Le troisième plus gros trafic au monde, après les drogues et les armes

Dans le reste du pays, d’autres équipes de ce genre existent déjà, mais leurs missions de sauvegarde de l’environnement restent plus classiques : lutte contre les pollutions des sols ou des cours d’eau, surveillance des quotas de pêche et de chasse. « A Paris et dans sa proche banlieue, avec le réchauffement climatique et ces fameux îlots de chaleur urbains, il existe un vrai enjeu de protection de la nature en ville, détaille Magali Charmet, directrice régionale Ile-de-France de l’OFB, pour expliquer cette création.(...)


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