Alléger les droits de succession, ce clin d’œil à LR qui divise Renaissance

Aurore Bergé, présidente du groupe LREM à l’Assemblée nationale, photographiée dans l’hémicycle lundi 3 octobre.
ALAIN JOCARD / AFP Aurore Bergé, présidente du groupe LREM à l’Assemblée nationale, photographiée dans l’hémicycle lundi 3 octobre.

ALAIN JOCARD / AFP

Aurore Bergé, présidente du groupe LREM à l’Assemblée nationale, photographiée dans l’hémicycle lundi 3 octobre.

POLITIQUE - Tout le monde en est conscient. Pour que le Projet de loi de finances de la sécurité sociale (PLFSS) soit adopté sans trop de heurts à l’Assemblée nationale, le gouvernement a besoin d’alliés, faute de majorité absolue.

Et dans un contexte où la gauche tente de faire cause commune au sein de la NUPES, les regards se tournent naturellement vers Les Républicains. Emmanuel Macron lui-même lorgne sur la droite de l’hémicycle, en agitant le spectre d’une dissolution en cas de blocage.

Mais plutôt que la dissuasion nucléaire, certains militent au sein de Renaissance pour un échange de bons procédés. C’est notamment le cas de la présidente du groupe Aurore Bergé, qui a lancé une perche aux élus de la droite.

Plus précisément, l’élue des Yvelines a déposé au nom du groupe un amendement au PLFSS visant à alléger les droits de succession, faisant valoir que le projet porté par Emmanuel Macron durant la campagne visait à réformer les dispositifs d’héritage.

Ce qui tombe bien, puisque ceci est réclamé de longue date par Les Républicains. Une façon pas très discrète de tendre la main qui, à en croire Le Figaro, a provoqué des remous en interne. Tant sur le fond que sur la forme, ce qui a conduit des élus Renaissance à demander (et obtenir) que leurs noms soient supprimés dudit amendement.

En cause notamment, le message politique envoyé par cette proposition. La nécessité de contenir les effets de la guerre en Ukraine et la volonté de redresser les comptes sur fond d’inflation s’accommoderaient effectivement mal d’une disposition pouvant être perçue comme un « cadeau » fait aux ménages aisés.

« Est-ce la priorité ? Je ne pense pas »

Rapporteur général du budget à l’Assemblée nationale, le député Renaissance Jean-René Cazeneuve a répété ce mardi dans Les Échos que cette réforme n’avait pas sa place dans le PLFSS. « Étant donné les crises que l’on traverse actuellement et notre volonté de maîtrise des dépenses publiques, est-ce la priorité ? Je ne pense pas », a grincé l’élu du Gers.

Face à la bronca interne, les chefs à plumes de la Macronie ont tenu à relativiser le couac, en rappelant qu’il ne s’agissait que d’un « amendement d’appel », soit un dispositif permettant de mettre le sujet en discussion, avant d’être retiré.

« Ils l’ont dit, c’est un amendement d’appel qui permettra d’avoir le débat dans l’hémicycle, qui permettra au gouvernement de donner des précisions sur le calendrier », a déminé ce mardi 4 octobre le ministre du Budget Gabriel Attal, fermant donc la porte à une réforme via le PLFSS, mais confirmant que l’allégement des droits de succession se fera durant le quinquennat.

Reste que le message a été reçu 5 sur 5 par la droite, qui compte bien exploiter cette brèche. Au HuffPost, le député LR de la Loire Antoine Vermorel-Marques annonce qu’il déposera un amendement similaire : « pour être sûr qu’on en parle même s’ils le retirent ».

À voir également sur Le HuffPost :

Vous ne pouvez visionner ce contenu car vous avez refusé les cookies associés aux contenus issus de tiers. Si vous souhaitez visionner ce contenu, vous pouvez modifier vos choix.

Lire aussi