Ces anciennes victimes de harcèlement scolaire racontent leur traumatisme
Alors que le suicide de Lucas, un adolescent de 13 ans harcelé au collège pour son homosexualité, a bouleversé la France entière, des anciennes victimes de harcèlement scolaire racontent leur expérience traumatisante et les séquelles qu'elles ont conservées.
Des moqueries, des insultes, voire des coups, pendant une longue partie de la scolarité. Souvent, sans aucune raison apparente. Parfois à cause d'une faiblesse. D'une différence. La peur d'aller en cours qui s'installe. Les pleurs en rentrant à la maison. L'angoisse qui se réveille au petit matin. Voilà à quoi ressemble la scolarité d'une victime de harcèlement scolaire. Mais les effets de ce calvaire ne disparaissent pas forcément à la fin du lycée. Chez certains, les séquelles du harcèlement se font toujours ressentir à l'âge adulte.
"Des patients viennent me voir en me disant : je ne m'en remets pas", glisse Emmanuelle Piquet, thérapeute spécialisée dans le harcèlement scolaire et autrice du livre Votre enfant face aux autres, aux éditions Les Arènes. "Certains ont intégré le message implicite du harcèlement et considèrent qu'ils sont problématiques. Ils imaginent que le passé a créé un présent qu'ils ne peuvent changer."
Car le passé a souvent été très dur à vivre. Pour Bob*, un technicien informatique âgé de 33 ans, le harcèlement scolaire a débuté en classe cinquième et a duré jusqu'à la seconde et son changement de lycée. "J'étais un petit peu rond et j'ai un caractère assez doux et gentil. C'était un signe de faiblesse pour la plupart des harceleurs."
"J'ai subi énormément de moqueries. On m'a fait des crasses, on m'a inventé et répété des surnoms... Il y a aussi eu quelques violences physiques", se souvient celui qui devait "raser...
À lire aussi
Pourquoi l'épisode 3 de "The Last of Us" est aussi marquant
Dorothée "est malheureuse" : tristes confidences sur sa vie loin des caméras
Angèle se confie sur sa bisexualité (et c'est important)
