Anne Hidalgo tacle la Primaire Populaire qui "peut retirer" son nom

Après Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon, la candidate PS à la présidentielle a pris ses distances avec la Primaire populaire,
Après Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon, la candidate PS à la présidentielle a pris ses distances avec la Primaire populaire,

POLITIQUE - Ce n’est certainement pas l’union que la Primaire populaire attendait. Après Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot, Anne Hidalgo prend très nettement ses distances avec l’initiative citoyenne, qui peut “retirer son nom” de ses listes.

Tout comme Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et Christiane Taubira, Anne Hidalgo fait partie des sept candidats inscrits d’office et soumis au vote des inscrits à la Primaire populaire. Mais sur franceinfo ce vendredi 21 janvier, la candidate PS à la présidentielle, pourtant favorable un temps à une primaire à gauche, s’est franchement désolidarisée du projet.

“Ils peuvent retirer mon nom” de leur liste de candidats, a déclaré la socialiste. “Je sais qu’ils ne le feront pas puisqu’ils ont déjà répondu à Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon”, a-t-elle ajouté, mais, comme ses deux rivaux à gauche, elle ne tiendra “aucun compte” des résultats de cette primaire.

La raison de cette prise de position? Une vidéo où Samuel Grzybowski, l’un des porte-paroles de la Primaire populaire, liste des moyens de pression pour contraindre les différents candidats de gauche à l’union: par exemple “les critiquer de plus en plus sur les réseaux sociaux” afin de “faire baisser leur cote de popularité.”

La vidéo, datée d’octobre, était initialement destinée à des organisateurs. Relayée sur les réseaux sociaux, elle avait provoqué la fureur des équipes de campagne insoumises et écologistes. Avant même sa diffusion, les candidats avaient été très critiques face à l’initiative: Yannick Jadot avait estimé qu’il y avait “une forme de tromperie” vis-à-vis des inscrits, tandis que Jean-Luc Mélenchon avait paraphrasé La Fontaine pour s’en moquer.

Anne Hidalgo leur a emboîté le pas ce vendredi. “Je suis très choquée par cette vidéo (...) Pour moi, c’est le pire qu’on puisse imaginer en politique”, a-t-elle déclaré.

“Totalement disqualifiant”

Soulignant son “respect” malgré de “profonds désaccords” avec Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon, elle a défendu leur “légitimité” et la sienne à “dire qu’ils sont candidats jusqu’au bout.” La primaire populaire ”était censée être quelque chose de frais, de positif. Une immersion, une arrivée des citoyens, - et c’est très bien que les citoyens se mêlent aussi des processus de choix”, a ajouté la candidate du PS.

Avant de conclure: ”Ça, franchement, c’est totalement disqualifiant. (...) Cette vidéo et cette prise de position (sont) inquiétantes et (ne correspondent) pas à ce qu’on pourrait attendre d’un mouvement citoyen pour redonner des couleurs à la vie politique”.

Contacté par Le HuffPost, Samuel Grzybowski avait reconnu une “maladresse sur la forme” et des termes “pas diplomatiques”. Mais “on n’est pas leurs adversaires, on a justement construit le projet pour les faire gagner”, faisait-il valoir. “Le fond est toujours le même, créer les conditions d’une victoire.”

Le vote de la Primaire populaire est prévu entre le 27 et le 30 janvier. Mais les résultats, quels qu’ils soient, ne devraient pas changer la situation à gauche. Sur les quatre ténors politiques inscrits, seule Christiane Taubira s’est engagée à “respecter son verdict”.

À voir également sur Le HuffPost: Primaire populaire: Mélenchon explique sa position avec une fable de la Fontaine

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

LIRE AUSSI: