Assassinat de Samuel Paty: l'institution jugée réactive mais faible sur la surveillance des réseaux sociaux

Hommage au professeur assassiné Samuel Paty devant le collège où il enseignait à Conflans-Sainte-Honorine le 19 octobre 2020 - Anne-Christine POUJOULAT © 2019 AFP
Hommage au professeur assassiné Samuel Paty devant le collège où il enseignait à Conflans-Sainte-Honorine le 19 octobre 2020 - Anne-Christine POUJOULAT © 2019 AFP

Un rapport de l'inspection générale de l'Education se penchant sur les événements survenus dans le collège de Samuel Paty avant son assassinat a confirmé jeudi la réactivité de la prise en charge de l'institution mais souligne un défaut de surveillance des réseaux sociaux.

"La reconstitution du déroulement des faits tend à montrer que, tant au niveau de l'établissement qu'aux niveaux départemental et académique, les dispositions ont été prises avec réactivité pour gérer le trouble initialement suscité par le cours sur la liberté d'expression de Samuel Paty", écrit l'inspection générale de l'Education dans un rapport rendu public jeudi soir.

"Le soutien de l'institution semble avoir été total"

Au début du mois d'octobre, ce professeur d'histoire-géographie de 47 ans avait montré à ses élèves des caricatures du prophète Mahomet, lors d'un cours sur la laïcité, qui avait créé la polémique auprès de certains parents. Dix jours plus tard, il a été assassiné par un Tchétchène radicalisé, à la veille des vacances.

La principale du collège "a accompagné le professeur dès le lendemain mardi quand elle a recueilli une première réaction d'une mère d'élève" et a alerté l'académie "dès le jeudi 8 avant même d'avoir rencontré le père de l'élève et l'individu qui l'accompagnait".

"Il y a eu une bonne réactivité et des réflexes professionnels, de la part de Samuel Paty, de la principale du collège et des différents acteurs dont les équipes 'Valeurs de la République' de l'académie de Versailles. Le soutien de l'institution au professeur semble avoir été total", affirme le ministre, estime également le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer dans une interview au Figaro.

Le rapport de 22 pages pointe aussi des faiblesses, telles que le manque de surveillance des réseaux sociaux.

Après les cours de Samuel Paty, la polémique, via notamment la vidéo du père d'une élève, a été particulièrement relayée sur les réseaux sociaux. Mais le rapport note que l'alerte a été donnée "par des parents d'élèves ou par un professeur".

Pointant donc un déficit de l'institution le rapport estime qu'il "apparaît nécessaire de mettre en place ou de faire monter en puissance des cellules de veille des réseaux sociaux".

Article original publié sur BFMTV.com