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Quel est cet astéroïde 2023 DZ2 qui passera près de la Terre ce samedi

2023 DZ2 surnommé « City killer » passera à portée du moindre astronome amateur, même équipé d’une simple paire de jumelles.

ESPACE - Véloce, avec ses 28.000 kilomètres/heures, d’une carrure solide allant entre 40 et 90 mètres diamètres, il jouit même d’un petit nom à faire frémir : le « City killer », en français le destructeur de villes… Alors que manque-t-il à l’astéroïde 2023 DZ pour laisser sa trace dans l’histoire de notre planète Terre ? Un brin de précision, c’est tout.

Le caillou stellaire a pourtant de quoi être fier de son approche. Samedi 25 mars, l’astéroïde repéré un mois plus tôt passera à 168.300 kilomètres de la planète bleue, ce qui dans les standards de la discipline est très, très peu. La moitié de la distance qui nous sépare de la Lune ! Pour en prendre la mesure, il faut rappeler que les agences spatiales internationales considèrent qu’un objet stellaire est qualifié de « géocroiseur », c’est-à-dire qu’il passe près de la Terre, lorsqu’il est à moins de 50 millions de kilomètres. Soit près de 500 fois plus loin que notre 2023 DZ.

Très près, c’est presque trop pour le simulateur d’orbites The Sky Live

Échouer si près du sol doit coûter à notre voyageur spatial, tant ils sont peu d’élus à s’approcher si près de notre atmosphère : sa rareté est d’un tel ordre de grandeur qu’on n’en voit qu’un par décennie… Pour un objet de cette taille. Car les astéroïdes qui évoluent dans notre voisinage immédiat sont nombreux, mais bien peu cumulent une taille imposante et une course aussi serrée avec l’orbite terrestre.

L’« incident de Tungunska »

Avec son diamètre de plus de 40 m2, 2023 DZ est en effet assez volumineux pour vitrifier une ville entière et sa région, si sa course l’avait conduit un peu plus dans notre direction. Pour prendre un exemple resté célèbre : l’« incident de Tungunska ». Cet épisode qui avait vu un astéroïde atomiser plus de 2000 kilomètres carrés de forêt sibérienne en 1908, était le fait d’un « caillou » dont le diamètre était estimé à seulement 50-60 mètres. Comment a-t-il pu causer autant de dégâts sur une telle surface ? Au contact avec l’air, les astéroïdes explosent au-dessus du sol, créant une onde de choc aux proportions dantesques.

Quand on vous dit que 2023 DZ2 est un « City killer ». (Source : neal.fun asteroid launcher)
Quand on vous dit que 2023 DZ2 est un « City killer ». (Source : neal.fun asteroid launcher)

Ici, pas de danger d’après les calculs de l’Agence Spatiale Européenne, qui a sorti le caillou de la liste des objets potentiellement dangereux. Cela n’a pas empêché son cousin d’outre-atlantique, la NASA, de rouler subtilement des mécaniques. « Une bonne occasion de mettre en œuvre la défense planétaire, si jamais on découvrait une menace pour la Terre », précisait l’un des comptes Twitter officiels de l’agence, rappelant qu’il y a quelques mois à peine, un exercice de déviation d’astéroïde avait eu lieu avec succès.

En l’absence de tout danger, c’est surtout l’occasion pour les astronomes amateurs (et les autres) d’étudier de très près un rocher spatial. À 20 h 50, ce samedi 25 mars, les possesseurs de lunette astronomique, ou même d’une simple paire de jumelle, pourront chercher l’objet brillant en mouvement en se repérant aux étoiles environnantes, grâce au guide du site Earthsky.org. Les autres pourront se connecter au site Virtual Telescope pour apprécier les mêmes images dans leur canapé.

VIDÉO-Un astéroïde a illuminé le ciel du nord de la France