Attentat meurtrier en Équateur : "C’est une déclaration de guerre contre l’État"

Les voisins ont raconté avoir vu des personnes "sans oreilles, sans nez et même sans bras" déambuler dans la ville côtière où le narcotrafic étend chaque jour son emprise.

Dimanche matin, la ville côtière de Guayaquil a été réveillée en sursaut par une explosion qui a fait au moins 5 morts et 20 blessés. Un attentat attribué au crime organisé par le ministre de l’Intérieur de l’Équateur, Patricio Carrillo :

Les mercenaires du crime organisé, qui ont longtemps narcotisé l’économie, attaquent désormais avec des explosifs […] C’est une déclaration de guerre à l’État. Soit nous nous unissons pour l’affronter, soit le prix à payer sera encore plus élevé pour la société”.

L’explosion a laissé une scène d’horreur dans cette ville côtière où le narcotrafic étend son emprise et où apparaissent de temps en temps des corps décapités ou pendus à des ponts.

Selon le journal El Comercio de Quito, "des voisins […] ont déclaré ce matin qu’aux premières heures du jour, il y avait des personnes sans oreilles, sans nez et même sans bras." "Je n’avais vu ça que dans les films", a commenté une voisine au même journal.

Sous couvert d’anonymat, certains d’entre eux ont détaillé que l’attentat réalisé vers 3 heures du matin dans le quartier populaire de Cristo del Consuelo paraissait être dirigé contre une discothèque locale qui refusait de payer le "vaccin", surnom donné à l’extorsion par des bandes armées. La magnitude de l’explosion fut telle que des pans entiers de murs des maisons voisines ont volé en éclat, selon les différentes photos partagées par les médias locaux.

Guerre de gangs

Pour la BBC en espagnol, ce serait le résultat des guerres de gangs chaque fois plus violents qui sévissent dans ce pays, enclavé entre la Colombie et le Pérou, plus gros producteurs de cocaïne au monde : "Selon le ministre, les attaques visaient vraisemblablement un homme connu sous le nom de ‘Cucaracha’, ainsi qu’un autre connu sous le nom de ‘Junior’, tous deux liés au gang des ‘Tiguerones’ ".

Impuissante face à cette violence devenue quotidienne, la maire de la ville, Cynthia Viteri, s’en est durement prise au gouvernement de Guillermo Lasso sur Twitter, dans une déclaration reprise par le média Ecuador en Vivo.

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