Béatrice Le Blay, maman de Nicolas : « Nous étions victimes, nous sommes devenus coupables ! »
Commençons par l’essentiel : Nicolas. Que voulez-vous nous dire de lui ?
Nicolas était un enfant doux et gentil qui était aimé de tout le monde. Il n’aimait pas l’agressivité. Avant ces événements scolaires, il avait un idéal très élevé de la justice et des adultes. Il ne supportait pas l’injustice. Après ces événements, il ne faisait plus confiance ni en l’une ni aux autres. Nicolas connaissait par cœur tous les cas de harcèlement qui s’étaient déroulés envers les adolescents en France ces deux dernières années. Il me disait qu’il était outré que rien n’avance dans ce domaine. « Combien de cas faudra-t-il encore pour que les gens prennent conscience que le harcèlement est un mal sourd pour la jeunesse ? », soufflait -il encore il y a quelques semaines. Il était révolté. J’ai l’impression qu’il s’est sacrifié. Toutes ses confessions étaient diluées dans le temps.
Quand il se projetait et envisageait l’avenir après ses études en électricité, il me disait vouloir vivre dans « son petit pays » – c’était son expression –, celui de son père à Marie-Galante. « Tous les gens sont gentils là-bas. » Tout le monde connaissait sa famille, il se sentait bien dans cette île quand il y était.
Les échanges de courriers révèlent une forte mobilisation de votre part. Comment avez-vous vécu ces échanges assez froids, distants et parfois même accusatoires ?
J’ai été effarée par l’accueil du proviseur. J’avais l’impression de vivre un cauchemar. Au point de nous invectiver. Il ne connai...