« Les blessures ne s’arrêtent pas la nuit du viol, elles continuent longtemps après »

Violée en 2015 lors d’une fête étudiante, Chanel Miller raconte dans son autobiographie, désormais publiée en français, son long combat pour surmonter son traumatisme et se reconstruire. Entretien.

Elle parle avec la force et le courage d’une survivante dont la détermination suscite le respect. Chanel Miller, étudiante agressée sur un campus de l’Université de Stanford en 2015, a aujourd’hui 29 ans. Dans son livre autobiographique « Know my name », best-seller aux États-Unis dont la traduction française « J’ai un nom » a été publiée le 14 octobre (éd. Le Cherche midi), elle raconte son traumatisme, un système judiciaire défaillant qui n’est pas à l’écoute des victimes et son anonymat forcé. Agressée derrière une poubelle puis retrouvée inanimée, Chanel Miller a vu son amnésie traumatique être utilisée contre elle au procès, où le juge s’est montré très clément avec son violeur, Brock Turner. Celui qu’on présentait comme un athlète prometteur et un garçon de bonne famille n’a été condamné qu’à une légère peine de six mois de prison, et a fini par n’en faire que la moitié. Cette affaire, extrêmement médiatisée aux États-Unis, a inspiré à la romancière française Karine Tuil son ouvrage « Les Choses humaines », Prix Goncourt des lycéens en 2019. À l’occasion de la publication de son livre, ELLE a rencontré Chanel Miller, aujourd’hui écrivaine et artiste murale, à Paris.

ELLE. Après votre agression, vous avez-été renommée par un pseudonyme pour protéger votre intimité. Comment avez-vous vécu avec cette double identité ? Et pour vous aujourd'hui, qui est Emily Doe ?

Chanel Miller. La...

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