Blog Louisiane. Mon premier ouragan à la Nouvelle-Orléans

La Nouvelle-Orléans ou l’identité double. La plus caribéenne des villes américaines, lumineuse et charmante, laisse parfois place, bien malgré elle, à un caractère ombrageux. Le soleil brille puis la tempête arrive.

Une radio vert kaki digne d’un film d’action des années 1980 commence à grésiller dans un sac en toile, dans lequel sont entassés pêle-mêle lampes torches et autres outils de survie. L’électricité est coupée depuis déjà deux heures et les nouvelles technologies ne sont désormais plus qu’un lointain souvenir. Après avoir trouvé – à grand-peine – la bonne fréquence, nous parvenons à distinguer la voix du présentateur, qui se fait de plus en plus nette et finit par annoncer, dans un débit saccadé, des rafales pouvant atteindre les 230 km/h. Nous sommes le dimanche 29 août 2021. Nous sommes à La Nouvelle-Orléans et nous faisons face à l’ouragan Ida, qui déchaîne ses vents implacables sur la Louisiane depuis déjà plusieurs heures.

“Le paradis perdu”

La nuit est tombée et il fait noir dans l’appartement du Vieux Carré où je vis avec mon conjoint américain. Tout semble désormais si différent. À peine quelques jours auparavant, la ville était encore plongée dans son habituelle torpeur tropicale, typique de la période estivale, et les journées s’étiraient sans peine, au rythme du jazz environnant. Rien ne laissait présager la catastrophe à venir. Et pourtant, la saison des ouragans était bien là. Dans une ville réputée pour être la plus hantée d’Amérique – principalement à des fins touristiques –, le mois d’août réveille chaque année des fantômes d’un autre genre, dont l’ombre continue de planer sur la mémoire collective louisianaise. Leurs noms ? Katrina, Laura ou encore Betsy. Les Louisianais, forts d’une résilience hors du commun, savent toutefois les affronter.

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Dès l’annonce de l’ouragan Ida, reclassé en catégorie 4 (sur 5) à la dernière minute – ce qui ne nous a pas laissés le temps d’

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