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Cécile de France : « Je veille à garder mon émerveillement »

Depuis vingt ans, elle inspire les cinéastes, dont Xavier Giannoli, qui en a fait la Louise d’« Illusions perdues ». L’occasion de retrouver l’actrice pour une conversation passionnée.

Quand avez-vous découvert ce roman d’Honoré de Balzac ?
Cécile de France - Après avoir lu l’adaptation qu’en avait faite Xavier Giannoli. En découvrant les différences entre la Louise du livre et celle du scénario, j’ai été bouleversée de constater que, après deux collaborations ensemble [Superstar et Quand j’étais chanteur], il m’avait écrit une partition sur mesure ! Balzac appelle la maîtresse de Lucien « os de seiche » et la décrit comme une momie sans âme. Or, si Xavier a laissé cette femme dans un enfermement social et une dépendance financière à son vieux mari, il lui a donné une tendresse, une chaleur et un aspect mélodramatique qui suscitent l’empathie. C’est une vraie liberté, mais je crois que si un écrivain n’est pas tenu d’avoir un lien affectif avec ses personnages, un cinéaste, voué à diriger des acteurs, doit éprouver une certaine affection pour chacun d’eux. Pour le reste, Giannoli ayant été journaliste comme Balzac, il avait la légitimité d’aborder cette vision acerbe de la critique culturelle.

En tant qu’actrice, quel est votre rapport à la critique ?
Cécile de France - Il a évolué. Lorsque je feuilletais, à la bibliothèque, les magazines de cinéma, je m’imaginais que les critiques naissaient de grandes réunions où plusieurs experts échangeaient avant de se prononcer pour adouber ou condamner un film. Puis j’ai compris que cela ne...

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