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« C’est effrayant de ne pas avoir de droits dans sa propre ville… » : Maria raconte l’occupation russe en Ukraine

Avant l’invasion russe de l’Ukraine, Maria Kuzmenko* était à la tête d’une petite entreprise de services pendant plus de dix ans. Mais depuis le début de la guerre, la jeune femme consacre tout son temps à l’aide humanitaire dans le Kherson, où elle vit.

Avant le 24 février 2022, nous étions des gens heureux. Tous ceux qui ont perdu l’endroit où ils ont grandi, leur maison, des proches et des êtres aimés vous le diront. La rumeur d’une invasion russe se propageait depuis l’automne dernier, mais ce n’était pas une préoccupation majeure : on en entendait parler aux infos de temps en temps, sans vraiment y croire. Des connaissances qui vivent en Turquie m’avaient dit que des Russes leur avaient proposé de racheter leurs entreprises implantées dans le Kherson, avant de se raviser. Ils leur avaient dit que six mois plus tard, il ne resterait plus rien dans la région. On a eu des alertes. Mais jamais, jamais, nous ne pensions qu’elles pourraient devenir réalité.

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J’étais chez mes parents ce jour-là. À 4h30, j’ai été réveillée par mon père. Il m’a dit que la guerre avait commencé, et que notre région était la première à en être le théâtre. J’ai tout de suite rassemblé mes affaires et je suis allée chez ma sœur. Nous vivons à proximité du pont Antoniyskyi, par lequel les troupes russes sont entrées dans Kherson. C’était l’horreur. Je ne pouvais pas en croire mes yeux. Nous avons dormi dans le hall d’entrée, sur le sol, nous protégeant nous et les enfants avec des couvertures et des oreillers pendant les explosions.

Au mauvais endroit, au mauvais moment

Au début, notre armée...

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