"Mon cœur pleure pour l'OL", Aulas explique pourquoi il a demandé la saisie des comptes de Lyon
Il l'assure: "Mon coeur pleure pour l'OL". Malgré tout, Jean-Michel Aulas assume d'avoir enclenché une procédure judiciaire contre l'Olympique Lyonnais pour se faire payer 14,5 millions d'euros dus par le propriétaire américain John Textor. "On n'avait pas d'autre choix, à partir du moment où il ne nous paie pas", affirme l'ancien patron du club rhodanien dans une interview accordée mercredi à l'AFP.
"Bien sûr c'est triste mais ce n'est pas contre le club mais contre celui qui l'a racheté, John Textor avec Eagle. (...) Je ne peux pas faire de mal à cette institution, par contre il faut que les gens qui se sont engagés à racheter des titres tiennent leurs engagements", a ajouté Jean-Michel Aulas, expliquant que les comptes du club ne sont plus bloqués et qu'il a "simplement demandé la garantie et le nantissement des actions (les titres nantis servent de garantie, ndlr)".
Accusé par le président exécutif Santiago Cucci de mettre l'OL en danger, Jean-Michel Aulas lui répond vertement: "Ce qu'il dit est machiavélique et faux, on n'avait pas le choix de faire autrement. On nous doit 14,5 millions d'euros, on les met en demeure de payer, ils nous répondent non. Pourquoi il ne paie pas? Je ne vais pas utiliser le terme le plus adapté pour ne pas qu'on m'en fasse le reproche". Avant toutefois de lui tendre la main: "Je lance un appel à Santiago Cucci, qu'il accepte mes conseils, qu'il accepte qu'on échange, la solution est là".
Cucci: "La vie du club continue"
Santiago Cucci s'est lui aussi exprimé auprès de l'AFP. "Pour défendre ses intérêts personnels, il a mis en risque tout le club", dénonce le dirigeant arrivé cet été à Lyon. Et pour l'heure, il ne semble pas prêt à écouter les demandes de Jean-Michel Aulas. "Quand quelqu'un saisit les comptes du club, on est clairement dans des agissements contre les intérêts du club. On estime qu'en ayant rompu ces deux clauses, il n'est pas éligible, non pas à une dette mais à cet engagement d'OL Groupe de racheter 3% du capital qu'il détenait. (...) Cerise sur le gâteau, techniquement cette opération, ce rachat d'actions, ne peut avoir lieu car la majorité des créanciers l'a rejeté. Comme il est administrateur du groupe, il est parfaitement au courant de cela. On ne peut pas faire cette opération".
En attendant de nouvelles actions en justice, étant donné que l'OL n'a pas obtenu l'annulation de la décision judiciaire favorable à Jean-Michel Aulas, Santiago Cucci veut rassurer les supporters: "La vie du club continue, l'OL est solvable. Il a juste été perturbé grandement durant cinq à six jours. Quand publiquement on s'affiche pour dire que l'on préserve les intérêts du club et que l'on connaît la réalité, c'est un peu dur à encaisser. Les conséquences? Il y en a très peu. Seulement à très court terme quand on a été bloqués. Nous avons géré cela".
Avant de tacler une dernière fois Jean-Michel Aulas: "On peut être en désaccord, mais on ne peut pas faire passer ses intérêts personnels avant ceux du club dont il se plaît à rappeler qu'il est administrateur et président d'honneur. Est-ce qu'un président d'honneur peut faire saisir les comptes de son propre club ? C'est une bonne question".