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"C'est pas la mer à boire": un député PCF défend les coupures d'électricité de permanences parlementaires

La commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, le 30 janvier 2023. - BFMTV
La commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, le 30 janvier 2023. - BFMTV

La réforme des retraites n'est pas encore arrivée à l'hémicycle de l'Assemblée nationale qu'elle est déjà vivement débattue en commission parlementaire. Tout comme les mouvements de contestation autour de celle-ci.

Le texte, en cours d'examen à la commission des Affaires sociales de l'Assemblée, fait l'objet de plusieurs milliers d'amendements. L'occasion pour les oppositions de souligner leur hostilité au texte du gouvernement, et pour certains de défendre notamment le fait de couper l'électricité à une permanence d'une députée de la majorité.

"Si on vous coupe le jus 2h-3h dans vos permanences, je ne veux pas vous entendre pleurer", a déclaré le député PCF Sébastien Jumel tandis que résonnait des huées et cris dans la salle de la commission.

"Ne provoquez pas"

Le parlementaire a profité de son temps de parole pour défendre le régime spécial des salariés des industries électriques et gazières qui disparaîtra en cas d'adoption de la réforme des retraites.

"Si on vient toquer à vos portes pour vous expliquer la mauvaise réforme vous ne viendrez pas pleurer. Moi, j’invite l'ensemble des salariés qui sont victimes de ça à venir discuter avec les parlementaires, à venir dans nos permanences et expliquer ce qui se passe ici en commission, et le faire dans une forme de démocratie sociale, active, dynamique et interactive, droit dans les yeux", a-t-il appelé.

"Vous couper le jus deux heures par jour, quand on coupe le jus aux précaires de l'énergie, c’est pas la mer à boire", a poursuivi le député PCF.

"Ne provoquez pas s'il vous plaît, c'est insupportable", lui a répondu la présidente de la commission des affaires sociales Fadila Khattabi. "Je vais remettre l’église au milieu du village, et si vous le permettez avec une pointe d'humour, je dirais même la mosquée au milieu du bled, au milieu du douar…"

"Vous donnez une mauvaise image"

"Franchement, quand on a ce genre d'intervention où on est provocateur et nous faire la leçon sur 'vous n'aimez pas le service public', non. Vous faites les questions et les réponses, c'est insupportable", a ajouté Fadila Khattabi. "Présidente, je préfère quand l’école est au milieu du village", lui a répondu Sébastien Jumel.

"C'est quand même incroyable d'être législateur et de demander à ce qu'on ne respecte pas la loi", a dénoncé le député RN Thomas Ménagé, également présent en commission. "C'est vraiment triste, vous donnez une mauvaise image et je pense que les électeurs sauront vous le dire".

"Nous au Rassemblement national, même si on soutient ce régime spécial, on n’appelle pas à faire du chantage et mettre la pression sur les élus, a-t-il affirmé, "vous ne pouvez pas soutenir ce chantage [...] c'est anti-démocratique".

"On va faire rentrer la colère dans cette commission"

Le député PCF Sébastien Jumel a maintenu ses propos quelques minutes plus tard: "je vous confirme que je suis moins empêché de dormir à l'idée que ceux qui ont des manteaux de fourrure pourraient être privés de 2 ou 3 heures de courant dans la journée".

"On va faire rentrer la colère dans cette commission. On va vous bousculer jusqu'au retrait", a-t-il enfin conclu.

Article original publié sur BFMTV.com