C'est quoi le syndrome d’hikikomori, qui touche 1,4 million de jeunes en France ?
Qu'est-ce qui peut se passer dans la tête d'un(e) ado qui ne sort plus de sa chambre depuis plus de six mois ? Notre collaboratrice Sophie Carquain le raconte dans un roman qui s'adresse aux jeunes, « Hikikomori(e) : Dans le silence de ma chambre », tandis que la psychiatre Marie-Jeanne Guedj Bourdiau signe un ouvrage pour mieux accompagner les parents.
C'est au début des années 90 que le terme hikikomori (du japonais hiku, « tirer vers soi », et komori, « s'enfermer ») a fait son apparition au Japon : il désigne des personnes, le plus souvent des hommes, qui en viennent à ne plus sortir de leur chambre pendant des mois, voire durant une vie entière… Or cette réclusion volontaire s'est peu à peu répandue dans le monde. En France, ce syndrome est difficile à chiffrer mais, sur 1,4 million de jeunes de 15 à 29 ans sans emploi, qui ne suivent ni études ni formations, 40 000 passent sous tous les radars*, et l'on sait qu'une partie d'entre eux seraient des hikikomori. Un phénomène que deux ouvrages abordent cet automne.
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Le syndrome d'hikikomori, les filles aussi
Le premier, Hikikomori(e). Dans le silence de ma chambre (Albin Michel), de Sophie Carquain, s'adresse aux jeunes eux-mêmes, dès 13 ans. « Peu d'ouvrages destinés aux ados existent sur le sujet, en dépit d'un vrai besoin. Et aucun ne mettait en scène une fille avec des problématiques de fille. Cela m'a motivée pour enquêter sur cette expérience limite, explique la journaliste et romancière. J'avais envie de me plonger dans la tête de Sasha, 16 ans, enfermée dans sa chambre depuis huit mois, et de remonter le fil de ses pensées, de ses souvenirs. Sur les salons, je vois à quel point le...