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Champagne : la voie du bio

Depuis quelques années, les vignerons ont fait le choix du terroir et de la biodiversité. Place aux vins gorgés de sève et de parfums oubliés.
Rencontre avec des précurseurs.

On connaît la chanson, «le bio, c’est pour les bobos » ! Dans leur ignorance, les bio-sceptiques ont juste oublié ce détail: depuis l’invention de l’agriculture, il y a dix mille ans, nos ancêtres paysans faisaient du bio sans le savoir. Le cas de la Champagne est exemplaire. Jusqu’en 1960, ses vignerons ignoraient tout de la chimie, élevaient des vaches et faisaient leur propre fumier, labouraient leurs terres au cheval et plantaient des haies. Quand ils arrivèrent, les engrais chimiques, les désherbants et les pesticides furent accueillis comme le Messie, car ils per- mettaient de travailler moins et de pro- duire plus... La Champagne entrait dès lors dans une nouvelle ère, celle de la production intensive, avec ses millions de tonnes de raisins verts tellement acides qu’il fallait ajouter du sucre pour rendre les vins buvables... Pour nourrir les sols, les «boues» de Paris (nos poubelles!) furent répandues comme engrais jusqu’à leur tardive interdiction en 1997 (confettis de plastique, seringues et jouets sont les vestiges de cette folie).

Dès 1971, des viticulteurs tirent la sonnette d’alarme, effarés par l’appauvrissement des terres

Dès 1971, toutefois, une poignée de vignerons avaient tiré la sonnette d’alarme, effarés par l’appauvrissement de leurs terres, la disparition de la faune et de la flore, la dégénérescence de leurs vignes et la perte de saveur de leurs champagnes (sans parler des cas d’allergies graves). Il faut rendre hommage aujourd’hui à ces héros du bio qui ont sauvé l’honneur de la Champagne : Jacques Beaufort à Ambonnay, Jean Bliard à Hautvillers, Serge Faust à Vandières, Roger Fransoret à Mancy, Georges Laval à Cumières, Yves Ruffin à Avenay-Val-d’Or, Pierre(...)


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