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Un champignon prometteur pour traiter la mucoviscidose

Une molécule issue d'un champignon pourrait avoir un potentiel thérapeutique pour soigner les patients atteints d'une forme rare de mucoviscidose et pour lesquels les traitements actuels sont inefficaces.

Ce n'est pas le roi de la table ! Le Clitocybe inversé (Lepista flaccida) n'est pas spécialement réputé pour son goût et est même déconseillé à la cueillette, car son jumeau, le Clitocybe à bonne odeur, est lui toxique. Mais il renferme une molécule d'intérêt, la DAP (2,6 diaminopurine) dont le potentiel pour traiter certaines formes de mucoviscidose vient d'être établi en laboratoire.

Parmi des milliers de plantes et champignons, le Clitocybe est le seul à avoir démontré une efficacité

La mucoviscidose est une maladie génétique rare qui touche aujourd'hui environ 70.000 personnes dans le monde, dont plus de 6000 en France. Elle se caractérise par un épaississement et une viscosité du mucus qui obstrue peu à peu les voies digestives et surtout respiratoires. Elle est due à des mutations sur le gène CFTR localisé sur le chromosome 7 qui code pour la protéine membranaire de même nom. Parmi les mutations recensées, 10% environ sont dites non-sens : elles introduisent un "codon stop" au niveau du gène. Il s'agit d'une séquence qui provoque l'arrêt de la synthèse de la protéine qui n'est plus fabriquée, ce qui déclenche la maladie.

Plusieurs stratégies sont aujourd’hui développées pour corriger les conséquences d’une mutation non-sens. La translecture, qui est l'une des pistes parmi les plus prometteuses, consiste à ce que la machinerie cellulaire continue la synthèse de la protéine malgré la mutation. "Certaines molécules sont en effet capables de forcer le ribosome, qui est l'usine qui traduit le code génétique de l'ARN en acides aminés, à ignorer la présence du codon stop. C'est le cas de la DAP", explique Fabrice Lejeune, chercheur au laboratoire Hétérogénéité, plasticité et résistance des cancers aux thérapies (Inserm/ CNRS/ Université de Lille/Institut Pasteur de Lille/CHU Lille). Voilà plus de dix années qu'il travaille sur le Clitocybe inversé, dont l'intérêt potentiel a été découvert lors du criblage de plusieurs milliers d’extraits de plantes, micro-organisme[...]

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