Championnats du monde de la raclette : la France n’est pas rentrée bredouille de la première édition
FROMAGE - La saison des raclettes est officiellement ouverte. Ce week-end, les lourds effluves de fromage fondu ont enveloppé le petit coin des Alpes suisses qui a accueilli les premiers Championnats du monde de raclette. Et un producteur venu de France a réussi à décrocher une deuxième place et à contester l’hégémonie helvétique.
Près de 90 fromages à raclette - et leurs producteurs - avaient fait le déplacement à Morgins, un village du Valais, une région du sud-ouest de la Suisse qui se targue d’être le berceau de la raclette. Mais jamais auparavant, producteurs, experts et restaurateurs ne s’étaient réunis sous un même toit pour désigner la meilleure raclette du monde.
« Tous ces gens sont de petits producteurs qui montent avec leurs vaches sur les alpages au début de l’été », a expliqué à l’AFP Henri-Pierre Galletti, l’un des fondateurs de l’événement. « Pour eux c’est une manière de valoriser leur travail, qui est un travail dur mais qui est tellement beau », s’est-il extasié.
Le village de Morgins, niché à plus de 1 300 mètres d’altitude dans une vallée boisée non loin de la frontière française, a accueilli près de 10 000 amateurs de raclette venus assister au concours.
Une raclette « onctueuse et crémeuse »
Samedi 28 octobre, dans la cuisine de la salle des fêtes du village, des demi-meules de fromage sont posées sous des grils à raclette électriques. Si le temps de cuisson varie en fonction fromage, il se détermine à vue. À l’apparition des premières bulles – mais avant qu’il ne brunisse – le fromage est raclé et servi aux jurés.
« Nous, on cherche une raclette qui est crémeuse, onctueuse, a un bel aspect, une belle couleur », explique Eddy Baillifard, « pape de la raclette » suisse. Il poursuit : « Au niveau du goût, une belle texture, pas de fil, pas de corde, pas de gomme ». Les juges ont dégusté un maximum de 15 fromages par séance, avant que leurs sens ne soient submergés.
Le thé noir chaud - boisson alliée de la raclette - ou des tranches de pommes ont permis de se rafraîchir le palais et de recommencer. Les notes allaient de 1 à 5. Il y avait trois catégories : la raclette au lait cru d’alpage, la raclette au lait cru et la catégorie autres fromages à raclette.
« Une journée sans raclette, une journée foutue »
Tous les prix ont été remportés par des Helvètes à l’exception de l’Exploitation agricole à responsabilité limitée Les Noisetiers, venue de France voisine, de Leschaux en Haute-Savoie. Les Français se sont arrogé la médaille d’argent dans la catégorie du lait cru.
Si la majorité des compétiteurs étaient venus de Suisse ou de France, des meules de Belgique, du Canada, d’Italie et de Roumanie étaient également en lice. Et la prochaine édition devrait voir des producteurs en provenance du Royaume-Uni, du Japon, de Norvège, de Suède et même du Kirghizistan.
« C’est un grand plaisir d’être ici, de représenter la Roumanie, pour nous c’est une grande chose », a déclaré Narcis Pintea, 34 ans, qui a appris son métier en Suisse avant de retourner au pays. Pour Eddy Baillifard, « une journée sans raclette, c’est une journée foutue. »
« Il y a plusieurs ingrédients qui font le plaisir de la raclette mais le principal ce sont les personnes avec qui vous la partagez. Quand vous avez une bonne compagnie, la raclette elle est déjà à 80 % réussie », a-t-il lancé.
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