« Notre chauffeur était des Renseignements généraux... » Balkany raconte sa première campagne électorale, en 1978

© Vincent Capman

C’était bien avant son règne dans l’Ouest parisien. Avant sa chute, aussi. Il y a 45 ans tout juste, pour sa première candidature à une élection, le très Parisien Patrick Balkany est envoyé dans le rural département de l’Yonne.
A 29 ans, membre du RPR et déjà ami avec Nicolas Sarkozy, alors chef des jeunes du parti, il vient en terre icaunaise affronter un ténor lors des législatives de mars 1978. Jean-Pierre Soisson, 43 ans, ministre du président Giscard d’Estaing de 1974 à 1977 et député-maire d’Auxerre. Ce dernier est aussi l’architecte du tout nouveau parti présidentiel, l’Union pour la démocratie française (UDF). « J’ai été envoyé là-bas pour qu'il ne puisse pas se promener partout en étant sûr d’être réélu, confiait Patrick Balkany à Paris Match, le 13 mars dernier. Ça a été une expérience pour moi, l’urbain. Car ça n’était pas simplement Auxerre, mais aussi La Puisaye, Chablis… J’ai découvert le Chablis à cette époque, c’est resté mon vin préféré ! »

On s’est adapté très vite avec ma femme. On est parti avec notre fille de deux ans et on a vécu quatre mois à l’hôtel

Patrick Balkany

Le néocandidat, pris dans son élan, a dû franchir les frontières de la circonscription qu’il briguait alors, puisque le village de Chablis ne se situe pas dans la première circo, mais à deux pas.
Enfant de la riche bourgeoisie parisienne, il connaît cette année-là un véritable choc culturel. « Les campagnes en province, c’est tout à fait extraordinaire ! Vous faites les petites ...


Lire la suite sur ParisMatch