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Chevallier – De Napoléon à Macron, le pari d’un exécutif supérieur

Napoléon Bonaparte au Conseil d'État établi au Petit Luxembourg (1800).
Napoléon Bonaparte au Conseil d'État établi au Petit Luxembourg (1800).

Dans un pays civilisé, l'adhésion implique la raison. Emmanuel Macron a « pris acte » du refus des partis de gouvernement de former une coalition. Comme si c'était leur faute. Ce refus n'était pas opposé à la France, mais à la personne de son président. D'ailleurs, s'il a évoqué la formation d'un gouvernement d'union nationale, il n'en a précisé ni les contours ni la nature. La responsabilité de la stérilité dans laquelle est rendue l'action publique est au moins partagée. Et le président d'opter pour un affrontement avec son Parlement. Et ce Parlement de renouer avec sa vraie nature, celle qu'avait imaginée pour lui un homme à l'origine de notre État de droit : Napoléon Bonaparte.

L'élection aux postes de responsabilité de l'Assemblée nationale, questure, vice-présidence, présidence de commission, etc., a suscité un intérêt surprenant. Comme si la démocratie, passée à côté de la présidentielle, était injustement récompensée de ses efforts. La chose est d'autant plus surprenante que les commissions ont précisément été imaginées pour entraver la toute-puissance parlementaire.

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En devenant premier consul (1799), Napoléon renforce certes les pouvoirs de l'exécutif, mais il ménage aussi le pouvoir législatif sacralisé par la Révolution française dix ans auparavant. Sous le Consulat, il n'y aura pas deux, mais quatre assemblées. Le Corps législatif et le Tribunat. Le premier vote la loi sans la discut [...] Lire la suite