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Christophe Beaugrand se confie sur la GPA: "je me suis senti tout de suite papa"

PARENTS - D’aussi loin qu’il s’en souvienne, Christophe Beaugrand a toujours désiré être papa. “J’ai évolué dans un foyer où les valeurs familiales étaient très fortes pour nous. Naturellement, on se dit que l’on va fonder une famille à son tour, même petit. Sauf que très vite je me suis rendu compte que j’étais homosexuel”, confie-t-il au HuffPost LIFE, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus. Vers l’âge de 10 ans, il comprend son attirance pour les hommes et sait rapidement que le chemin vers la paternité sera long et semé d’embûches.

Le journaliste de TF1 se confie pour la première sur son parcours dans un livre, depuis son enfance, en passant par sa discussion avec sa mère autour de l’homosexualité jusqu’à la GPA qu’il a réalisé avec son mari Ghislain Gerin. Le récit de son aventure de papa est à retrouver dans l’ouvrage Fils à papa(s) publié aux éditions Plon le 7 octobre.

Une GPA éthique

Leur histoire de parents débute un peu avant 2018. Cette année-là, le couple décide d’entamer une GPA à l’étranger après avoir d’abord regardé s’il n’était pas possible de se tourner vers l’adoption. Christophe Beaugrand et Ghislain Gerin se documentent alors sur la marche à suivre et s’attachent à faire le choix le plus en adéquation avec leurs valeurs. “Il existe aux États-Unis et au Canada ce que l’on appelle des GPA éthiques, qui se font totalement dans le respect de la femme […] Il y a une donneuse d’ovocytes et une femme porteuse. Il ne faut pas que ça soit des femmes dans le besoin”, constate Christophe Beaugrand.

Après plusieurs échanges, ils se tournent vers une agence aux États-Unis avec qui ils construisent le début de ce nouveau chapitre. Des entretiens par Skype sont réalisés avec 4 ou 5 femmes et ce sont elles qui choisissent les couples. Christophe Beaugrand et Ghislain Gerin sont sélectionnés par Whitney.

Pendant près d’un an, les deux familles, Christophe Beaugrand et son mari, Whitney et le sien, vont vivre au rythme des analyses médicales et des messages envoyés sur WhastApp. Malgré la distance, des liens se créent, si bien qu’aujourd’hui, les deux couples discutent toujours quotidiennement. Cet “amour” entre eux, comme le décrit Christophe Beaugrand, se concrétise en novembre 2019. Les Français se font appeler: Valentin est sur le point de naître. Le moment de l’accouchement reste précieux. “J’ai toujours les larmes aux yeux quand j’en parle, car ça va au-delà de tout ce que l’on peut comprendre.”

Après de longues heures d’avion, ils assistent à l’accouchement et peuvent tenir leurs fils dans leurs bras. Avant d’obtenir les papiers de Valentin en décembre de la même année, le couple et leur enfant vont passer plusieurs mois tous les trois dans une maison près de Las Vegas. “Je me suis senti tout de suite papa, c’était une évidence”, se rappelle le journaliste.

Des démarches administratives qui n’en finissent plus

De retour en France, il faudra attendre un peu plus de temps avant que tous les papiers soient en règle. “Il faut faire un certain nombre de démarches administratives pour l’inscrire à l’état civil. Nous, ça nous a pris un an et trois mois. En janvier 2021, nous avons eu l’acte de naissance français avec les deux papas inscrits”, confie l’animateur.

S’il est heureux d’avoir passé cette étape, en mars dernier, dans un numéro de Têtu, Christophe Beaugrand était davantage agacé de devoir réaliser toutes ces démarches. Interdite en France, la GPA ne reconnaît pas les deux parents. Sur l’état civil, l’un apparaît comme parent “biologique”, le second “d’intention”.

“Ce qui est dans les tuyaux du côté du gouvernement c’est de ‘forcer’ le parent qui n’est pas le père biologique à adopter son propre enfant, avant de poursuivre. Je trouve que demander à un parent d’adopter son propre enfant, c’est extrêmement humiliant”, expliquait le journaliste à ce moment-là. Une situation sur laquelle il ne souhaite plus s’étendre, désireux de partager son bonheur à tout prix.

Être papa c’est “la chose la plus précieuse”

Christophe Beaugrand partage avec fierté son histoire familiale. Mais tout n’a pas toujours été simple. Dans son livre, il revient sur le moment où, alors étudiant en journalisme à Bordeaux, il se fait mettre à la porte par son grand-père. “Il m’a foutu dehors et il ne m’a plus adressé la parole”, détaille-t-il. Il apprend par la suite qu’il se fait surnommer “la honte de la famille”.

Cet épisode douloureux ne l’a pas empêché de faire grandir ce désir de paternité et de partager son quotidien sur les réseaux sociaux. “C’est important de montrer que l’on est une famille comme les autres. Il y a très peu de familles homoparentales visibles. Montrer que l’on est comme tout le monde permet de contribuer à une acceptation plus générale”, explique le journaliste.

Christophe Beaugrand ne peut pas être plus heureux, il a “la chose la plus précieuse qui puisse exister. Si jamais je n’avais pas réussi à aller au bout, je pense que j’aurais eu l’impression d’être amputé de quelque chose. J’aurais eu un sentiment d’échec.”

Avec ce livre, l’animateur de TF1 souhaite avant tout montrer un exemple concret de couple homosexuel qui a réussi à devenir parent. Mais il ne cache pas que la route est sinueuse.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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