Publicité

Condamnation de Morandini: l'avocat d'un plaignant estime que le présentateur est "un prédateur"

Me Francis Szpiner, le 5 décembre 2022 - BFMTV
Me Francis Szpiner, le 5 décembre 2022 - BFMTV

La sentence est tombée ce lundi en début d'après-midi. L'animateur Jean-Marc Morandini a été condamné à un an de prison avec sursis pour des faits de "corruption de mineurs" commis sur trois adolescents entre 2009 et 2016, lors d'échanges électroniques à caractère sexuel et d'un casting à son domicile.

En prononçant cette peine, assortie d'un sursis probatoire de deux ans, le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public.

Le "déni" de Morandini

Invité sur notre antenne en fin de journée, Me Francis Szpiner, avocat de l'un des plaignants et de l'association La voix de l'enfant, s'est dit satisfait de la peine dont a écopé cette figure du PAF.

"Je me réjouis de cette condamnation car cela montre que quelle que soit la notoriété des gens, ils ne sont pas au-dessus des lois. Dans cette affaire, monsieur Morandini était dans le déni, il conteste les faits, et le tribunal est entré en voie de condamnation de manière motivée sur les trois cas qui lui étaient soumis", explique l'homme de loi.

Dans un second temps, l'avocat rappelle que "depuis le début de l’affaire, il n’a eu de cesse que de vouloir retarder l’échéance judiciaire."

"Je maintiens que nous avions affaire à un prédateur. Nous avions quelqu’un qui avait organisé un faux casting d’un film qu’il voulait faire mais dont il n’avait acheté ni les droits, sans scénario, sans réalisateur, à son domicile et sans témoin pour obliger un jeune homme à se masturber devant lui", rappelle Francis Szpiner, qui considère également que l'obligation de soins ordonnée à Jean-Marc Morandini n'est "pas inutile à mes yeux."

"Heureux"

Auprès de notre antenne, Me Francis Szpiner a également fait part de l'état d'esprit du plaignant qu'il a défendu.

"Il est heureux de voir que sa parole a été prise en compte, que ce qu’a dit monsieur Morandini n’a pas été retenu par le tribunal. [...] Voir qu’une scène particulièrement traumatisante pour lui serait totalement occultée, c’est assez violent. Il est ravi que le tribunal ait remis les choses en place de manière très claire", se félicite-t-il.

Absent à l'énoncé du jugement mais en direct le matin même, Jean-Marc Morandini, 57 ans, avait comparu fin octobre pour une série de messages envoyés à deux jeunes de 15 ans, en 2013 et en 2015-2016, qui consistaient, pour l'un, à évoquer des scénarios sexuels et, pour le second, à lui demander d'envoyer une photo de son sexe.

Il lui était également reproché d'avoir, en 2009, demandé à un adolescent de 16 ans de se dénuder et de se masturber lors d'une audition pour le remake d'un film qui n'a jamais vu le jour.

Lors de son procès, l'animateur avait reconnu une "imprudence" mais s'était défendu en invoquant une forme d'"humour" et un jeu "virtuel". Ses conseils avaient plaidé la relaxe, fustigeant un "lynchage médiatique".

Article original publié sur BFMTV.com