Contre la dépression, l’exercice peut être plus efficace que les thérapies ou la médication

L’exercice physique peut s'avérer plus efficace contre la dépression que les médicaments ou la thérapie cognitivo-comportementale. (Unsplash/Anupam Mahapatra)
L’exercice physique peut s'avérer plus efficace contre la dépression que les médicaments ou la thérapie cognitivo-comportementale. (Unsplash/Anupam Mahapatra)

Les problèmes de santé mentale, dont la dépression ou l’anxiété, affectent des millions de personnes à travers le monde. Depuis la Covid-19, les personnes disant avoir une excellente ou une très bonne santé mentale a diminué au Canada, passant de 55 % en juillet 2020 à 68 % en 2019. De manière générale, la pandémie a exacerbé la détresse psychologique dans le monde.

Les troubles de santé mentale coûtent cher tant à l’individu qu’à la société.

Si les traitements traditionnels tels que la thérapie et la médication peuvent être efficaces, notre nouvelle recherche souligne l’importance de l’exercice physique dans la prise en charge des problèmes de santé mentale.

Publiée dans le British Journal of Sports Medicine, notre étude a recensé plus d’un millier d’essais cliniques portant sur les effets de l’activité physique sur la dépression, l’anxiété et la détresse psychologique. Elle a montré que l’exercice physique est un moyen efficace de traiter les problèmes de santé mentale.

Plus dur, plus rapide, plus fort

Nous avons recensé 97 articles, qui portaient sur 1 039 essais cliniques comptant 128 119 participants. Nous avons constaté qu’une activité physique de 150 minutes par semaine (marche rapide, haltérophilie, yoga, etc.) réduit considérablement la dépression, l’anxiété et la détresse psychologique.

Les améliorations les plus importantes (telles que déclarées par les participants) ont été observées chez les personnes souffrant de dépression. Mais des bénéfices évidents ont aussi été observés pour toutes les populations, en santé ou pas.

Nous avons constaté que plus l’intensité de l’exercice est élevée (marcher à un rythme soutenu, par exemple), plus il est bénéfique. De plus, les bénéfices de la pratique de l’exercice physique s’accroissent après six à douze semaines. L’amélioration de la santé mentale profite d’une pratique à long terme.

Quel est le degré d’efficacité ?

Nos résultats suggèrent que l’exercice physique est environ 1,5 fois plus efficace que la médicamention ou la thérapie cognitivo-comportementale pour combattre la dépression et l’anxiété.

En outre, l’exercice physique est moins coûteux que la médication, il provoque moins d’effets secondaires et offre au contraire des gains supplémentaires pour la santé physique : contrôle du poids, santé cardiovasculaire, osseuse et cognitive.

L’exercice est moins coûteux que les médicaments et présente moins d’effets secondaires. <a href="https://images.unsplash.com/photo-1580058572462-98e2c0e0e2f0?ixlib=rb-4.0.3&ixid=MnwxMjA3fDB8MHxwaG90by1wYWdlfHx8fGVufDB8fHx8&auto=format&fit=crop&w=1742&q=80" rel="nofollow noopener" target="_blank" data-ylk="slk:Unsplash;elm:context_link;itc:0" class="link ">Unsplash</a>, <a href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/" rel="nofollow noopener" target="_blank" data-ylk="slk:CC BY;elm:context_link;itc:0" class="link ">CC BY</a>
L’exercice est moins coûteux que les médicaments et présente moins d’effets secondaires. Unsplash, CC BY

Pourquoi ça marche

L’exercice physique aurait un impact à court et à long terme sur la santé mentale pour de multiples raisons. Tout d’abord, des endorphines et de la dopamine sont libérées dans le cerveau tout juste après la séance d’exercices.

À court terme, cela contribue à améliorer l’humeur et à atténuer le stress. À long terme, la libération de neurotransmetteurs favorise les changements dans le cerveau qui contribuent à l’humeur et à la cognition. Cela fait diminuer l’inflammation et renforce la fonction immunitaire.

L’exercice régulier peut permettre d’améliorer le sommeil, qui joue un rôle essentiel dans la dépression et l’anxiété. Il permet de développer une meilleure estime de soi et un sentiment d’accomplissement, bénéfiques pour les personnes qui luttent contre la dépression.

Les résultats corroborent donc le rôle crucial de l’exercice dans la gestion de la dépression, de l’anxiété et de la détresse psychologique.

Certaines directives cliniques reconnaissent déjà le rôle de l’exercice — par exemple, les directives cliniques australiennes et néo-zélandaises, qui suggèrent des médicaments, une psychothérapie et des changements dans le mode de vie, telle la pratique d’exercices.

Les médicaments et la psychothérapie demeurent plus souvent prescrits que l’exercice physique. Cela peut s’expliquer par le fait que l’exercice est difficile à prescrire et à contrôler en milieu clinique. De plus, les patients peuvent être réticents, parce qu’ils manquent d’énergie ou de motivation.


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Ne faites pas cavalier seul

Il est important de noter que si l’exercice physique peut être un outil efficace pour recouvrer ou maintenir la santé mentale, les personnes souffrant de problèmes de santé mentale devraient travailler avec un professionnel de la santé pour élaborer un plan de traitement complet — plutôt que de se lancer seules dans un nouveau programme d’exercice.

Un plan de traitement peut inclure une combinaison d’approches liées au style de vie, telles que l’exercice régulier, une alimentation équilibrée et la socialisation, ainsi que des traitements tels que la psychothérapie et les médicaments.

L’exercice physique est un outil puissant et accessible pour gérer les problèmes de santé mentale — et le mieux, c’est qu’il est gratuit et qu’il s’accompagne de nombreux autres avantages pour la santé.

La version originale de cet article a &#233;t&#233; publi&#233;e sur La Conversation, un site d&#39;actualit&#233;s &#224; but non lucratif d&#233;di&#233; au partage d&#39;id&#233;es entre experts universitaires et grand public.

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Carol Maher reçoit des fonds du Medical Research Future Fund, le National Health and Medical Research Council, la National Heart Foundation, le SA Department for Education, le SA Department for Innovation and Skills, Healthway, le Hunter New England Local Health District, le Central Adelaide Local Health Network et LeapForward.

Jacinta Brinsley does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.