Confinement : et si on en profitait pour réduire le gaspillage alimentaire à la maison et occuper les enfants ?

(Crédit photo : Getty Images)
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Le confinement a été prolongé jusqu’au 11 mai et le temps commence à être long. Et si on se servait de cette pause imposée pour lutter contre le gaspillage alimentaire à la maison et instaurer de nouvelles habitudes chez les petits et les grands ? Promis, c’est très simple et vous allez vous régaler en plus de faire des économies.

Cela fait de nombreuses semaines que les Français sont confinés chez eux. Et on se doute bien que beaucoup commencent à manquer d’imagination pour occuper leurs journées et leurs enfants. C’est peut-être l’occasion de prendre de bonnes résolutions. Oui, en plein mois d’avril, et alors ? Vous ne savez plus quoi faire après votre énième recette de banana bread/série binge-watchée sur Netflix/Skypapéro entre potes ? Peut-être qu’il est temps de repenser votre façon de consommer et vos habitudes du quotidien pour lutter contre le gaspillage alimentaire.

“C’est une problématique qui existe à toutes les étapes de la chaîne alimentaire : du champ jusqu’à l’assiette. A cause du coronavirus, la partie en amont de la chaîne (producteurs, industriels…) génère énormément de gaspillage alimentaire parce que les habitudes de consommations ont changé brusquement”, nous explique Lucie Basch. La fondatrice de Too Good To Go, une application qui permet d’acheter à moindre coût des aliments rapidement périssables grâce à un réseau de commerçants partenaires, reste cependant assez optimiste sur le comportement des foyers. “En aval de la chaîne, chez les consommateurs [qui sont responsables d’un tiers du gaspillage alimentaire, ndlr.], j’ai bon espoir que le gaspillage alimentaire diminue. Les gens sont en train de prendre de nouvelles habitudes, en cuisinant davantage et on allant moins au restaurant”, explique la jeune femme qui a mis en place - pendant la crise sanitaire - des paniers garnis de produits à se faire livrer par des restaurateurs ou à récupérer à l’entrée du supermarché situé près de chez vous.

Apprendre à mieux conserver ses aliments

Mais concrètement, que faire pour devenir anti-gaspi à la maison ? On commence par ranger son frigo, en stockant les produits au bon endroit (chaque zone de l’appareil a une température plus ou moins élevée), en mettant ceux qui se périment le plus rapidement en avant et en privilégiant les Tupperware aux emballages plastiques. En plus d’avoir un espace propre et ordonné, vos aliments seront mieux conservés. Ensuite, on passe à la cuisine. C’est le moment de trier vos épices et de troquer les paquets industriels (lentilles, pâtes, riz, céréales...) pour des bocaux afin de mieux voir ce que vous avez à disposition. Et puis on prend des bonnes habitudes de conservation : on sépare les fruits des légumes et les aliments crus et cuits.

Vous pouvez aussi profiter de tout le temps libre que vous offre le confinement pour préparer “en quantités des choses faites maison qui se gardent au sec dans des bocaux”. “Quand vous faites des cookies ou du granola, cuisinez-en beaucoup pour en avoir dans votre placard et éviter d’acheter des gâteaux industriels”, suggère Lucie Basch. Autre conseil, vous initier à la fermentation de légumes comme le chou ou la betterave, qui peuvent alors se garder pendant plusieurs mois.

Réduire ses déchets : rien ne se perd, tout se transforme

Prochaine étape : on arrête de jeter ! Pour réduire vos sorties et votre utilisation de sacs poubelle, l’astuce c’est de cuisiner les restes. Du pain rassis peut se transformer en délicieux pain perdu (salé ou sucré), en croûtons dans une salade ou en porridge de compétition pour le petit déj. Vos enfants vous réclament (encore) des gâteaux mais vous n’avez plus de farine ? Non, on ne sort pas de chez soi pour acheter un pauvre ingrédient. On met des tranches de pain rassis au mixeur et, hop, on obtient de la farine de pain ! Et si des fruits menacent d’être trop mûrs, ils seront parfaits en compote ou en confiture, quitte à congeler vos préparations. Quant aux dates limite de consommation, on pourrait arrêter de s’y fier bêtement. “La date qui est marquée sur le produit ne veut pas dire qu’il faut le jeter ce jour-là. Il faut revenir à ses sens : sentir le produit, l’observer, le goûter”, lâche l’entrepreneuse.

Autre objectif : “se donner le défi d’aller jusqu’au bout des aliments”. “À chaque fois qu’on enlève une partie d’un légume ou d’un fruit, demandez-vous ‘Est-ce que j’ai vraiment besoin de l’enlever ou est-ce que je le fais parce que je l’ai toujours fait ?’”, déclare la fondatrice de Too Good To Go. Vous pouvez même vous créer un potager zéro déchet. Il suffit de mettre les cœurs de laitues, fenouils ou poireaux dans un récipient avec un fond d’eau au soleil, et d’attendre patiemment qu’ils fassent de nouvelles racines avant de les replanter. Réutiliser autrement ce qu’on jette habituellement, c’est aussi faire des pancakes avec de la peau de banane, des chips healthy avec des épluchures de fruits et légumes (bio évidemment) et des soupes de fanes de carottes ou de radis. Mais également utiliser le marc de café séché comme anti-odeurs dans le frigo ou les coquilles d’œuf broyées (avec un peu d’eau tiède) comme détachant.

Allez, on s’y met ! Pour vous donner un coup de pousse, Too Good To Go vous propose de relever un défi : #21jourssansgaspi ! Chaque jour, un nouveau challenge anti-gaspi est à relever seul, avec ses enfants ou avec ses amis.

Occuper les enfants en les sensibilisant à l’anti-gaspi

Vous êtes en panne d’idées pour occuper vos bambins après plus d’un mois enfermés entre quatre murs ? Lucie Basch ne manque pas d’idées d’activités ludiques pour sensibiliser les enfants au gaspillage alimentaire : faire du compost et l’utiliser comme engrais au jardin ou sur un balcon, fabriquer de la pâte à modeler avec des fonds de placard ou encore créer des personnages... Avec de la nourriture.

“Pour moi, le gaspillage alimentaire est dû au fait qu’on ne se rend plus compte de la valeur des aliments. Raconter une histoire avec Ginette la baguette ou Gaston le saumon, ça permet aux plus petits de leur accorder beaucoup plus d’importance”, nous dit la jeune femme. Et d’ajouter qu’il est aussi important de leur donner des équivalences : “Si on leur dit que jeter une banane, ça équivaut - en gâchis d’eau - à laisser couler la douche pendant dix minutes, ils vont mieux comprendre”… Et peut-être transmettre le message à leurs petits camarades lorsqu’ils retourneront à l’école.

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