Coupe de France féminine: pourquoi la programmation de la finale OL-PSG à Orléans fait grincer des dents
En Angleterre, la finale de la Womens FA Cup entre Chelsea et Manchester United va se jouer dimanche devant 90.000 personnes à Wembley. Ce sera à guichets fermés. Pour le dénouement de la Coupe de France, le Paris Saint-Germain et l'Olympique Lyonnais doivent se contenter ce samedi (16h) des 6.800 places du très modeste Stade de la Source à Orléans.
La petite enceinte, qui accueille habituellement l'US Orléans en National 1, ne compte que trois tribunes. Les supporters de l'OL qui prennent part au déplacement officiel devront s'installer dans la partie Sud, où il n'y a pas de gradins mais que de la pelouse. Digne des matchs de niveau amateur, cette configuration fait grincer des dents, à l'heure où une réflexion est engagée au niveau national pour éviter au football féminin français d'être complètement dépassé par les voisins européens.
Sans les ultras parisiens
"Pour le foot féminin, il faut être plus ambitieux", a fustigé la coach lyonnaise Sonia Bompastor, qui épingle la Fédération française de football. "Nous aurions aimé que la FFF choisisse un stade de 15 à 20.000 personnes au minimum, surtout quand on voit l'affiche de cette finale opposant les deux meilleures équipes françaises", a-t-elle ajouté.
Pour ne rien arranger, le match se déroulera sans la ferveur du Collectif Ultra Paris, habituel soutien de la section féminine du PSG. Dans le cadre d'un boycott plus large lié à un conflit avec la direction du club, les ultras parisiens ont renoncé à ce déplacement.
L'austérité de cette rencontre pourra être constatée de très près par Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports, dont la présence a été annoncée. Hervé Renard, sélectionneur de l'équipe de France féminine, est aussi attendu. Pour lui, cette rencontre survient à un peu plus de deux mois du début de la Coupe du monde en Australie et en Nouvelle-Zélande (20 juillet-20 août). Ce qui rappelle d'ailleurs que la compétition n'a toujours pas trouvé de diffuseur TV en France. La même problématique s'applique pour la prochaine saison du championnat de France, qui souffre actuellement de sérieux problèmes de production et de qualité des pelouses.
L'OL veut offrir un cadeau de départ à Aulas
Sur un plan purement sportif, l'OL cherche à récupérer un trophée trop longtemps abandonné et à envoyer un signal au PSG avant la "finale" du championnat le 21 mai. Une victoire à Orléans serait aussi l'occasion de faire un beau cadeau de départ au désormais ex-président Jean-Michel Aulas. "Si en ce moment il a besoin de réconfort et de bonheur, c'est son équipe féminine qui peut lui apporter. On va donner le maximum pour lui donner ce plaisir", a lancé Sonia Bompastor, "attristée" par la mise sur la touche du dirigeant historique, un des principaux promoteurs de la pratique féminine en France.
Pour l'OL, gagner la Coupe et le championnat ressemblerait aussi à un lot de consolation cette saison après la sortie de piste précoce en Ligue des champions, contre Chelsea en quarts de finale. "Pour nous et le palmarès de l'équipe, finir sur un doublé serait un minimum en termes d'ambition et par rapport à ce que nous avons affiché en termes d'objectifs", n'a pas caché Bompastor.
Au Paris Saint-Germain, contrecarrer les plans lyonnais s'annonce difficile sans Kadidiatou Diani. Comme pour Marie-Antoinette Katoto, sa saison est terminée en raison d'une fracture à la clavicule droite. Son entraîneur Gérard Prêcheur l'a confirmé en conférence de presse: "Je ne vais pas faire d'intox, elle ne rejouera plus cette saison".