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EN IMAGES - Couples mythiques : Steve McQueen et Ali MacGraw, la passion destructrice

Steve McQueen et Ali MacGraw (Photo by Silver Screen Collection/Getty Images)
Steve McQueen et Ali MacGraw (Photo by Silver Screen Collection/Getty Images)

Steve McQueen et Ali MacGraw ont formé, dans les années 1970, le couple le plus glamour du cinéma américain. Tout semblait pourtant opposer le bad boy viril du nouvel Hollywood et la petite fiancée de l'Amérique traditionnelle. Jusqu’à ce qu’un film prémonitoire rapproche les deux icônes, faisant naître une passion aussi puissante que toxique. À l’occasion du triste anniversaire de la mort de Steve McQueen, le 7 novembre 1980, retour sur une histoire d’amour cannibale.

L’alliance des contraires

La rencontre, en 1971, entre Steve McQueen et Ali MacGraw n’a rien de fortuit. C’est en effet le “roi du cool” en personne qui a exigé du réalisateur Sam Peckinpah qu'il prenne Ali MacGraw pour jouer sa femme dans Le Guet-apens. Propulsé au firmament par des films cultes comme Les Sept Mercenaires ou Bullitt, l’acteur le mieux payé d’Hollywood est alors au sommet de sa gloire. Quant à la jolie brune aux cheveux noir de jais, elle a marqué les esprits en incarnant l’inoubliable personnage de Jennifer Cavalleri dans Love Story - une performance qui lui a valu une nomination aux Oscars. Rien ne semble, a priori, en mesure de rapprocher le plus célèbre bad boy du grand écran et la it-girl au look preppy adulée par l'Amérique WASP. Et pourtant…

(National General Pictures/Getty Images)
(National General Pictures/Getty Images)

Un irrésistible guet-apens

Sur le plateau, le coup de foudre est immédiat. La passion des deux stars crève l'écran, et transforme Le Guet-apens, un polar sombre, en une histoire d'amour sublime. Ironie du sort : tout, dans le scénario du film, préfigure ce qui fera la légende du couple. Soit un mélange sulfureux de paranoïa, de blessures et de désirs.

Pour les besoins d'une scène, Steve McQueen va même jusqu’à gifler sa partenaire sans la prévenir. Effroi et excitation se mêlent alors dans son regard. Un masochisme qu’Ali MacGraw assumera pleinement dans Une vie tremblée, ses mémoires : “J'aimais être dominée par l'homme que j’aimais.”

(Ullstein bild via Getty Images)
(Ullstein bild via Getty Images)

“Ali m'avait supplié de ne pas me séparer d’elle”

Si l’homme en question est bien évidemment Steve McQueen, Ali MacGraw n’en demeure pas moins alors mariée à Robert Evans, le producteur du film qu’elle a épousé en secondes noces et qui lui a donné un fils, Joshua. Evans se mordra d’ailleurs les doigts d’avoir poussé sa dulcinée dans les bras de l’acteur. “Ali m'avait supplié de ne pas me séparer d'elle plus de deux semaines, regrettera-t-il plus tard. Pas une fois je n'ai songé à aller la voir sur le tournage. Et voilà qu'elle tournait des scènes d'amour à El Paso, avec l'un des hommes les plus séduisants du monde…”

(Silver Screen Collection/Getty Images)
(Silver Screen Collection/Getty Images)

Irrésistible McQueen

Il faut dire que Steve McQueen est alors au sommet, non seulement de sa gloire, mais aussi de sa beauté virile. Regard bleu acier, cheveux d’or, front ruisselant de sueur : à 40 ans, il est l’archétype du mâle alpha de l'époque, égoïste, machiste et solitaire. Sa devise ? “Je vis pour moi et n'ai de comptes à rendre à personne.”

Séducteur invétéré, il multiplie en outre les conquêtes et s’adonne plus que de raison à la drogue et à l’alcool entre deux virées au volant de sa voiture de sport. Mais pour la “petite intello new-yorkaise” comme il surnomme Ali MacGraw, qu’importe : l’attirance et trop forte. Grisée par l’interdit, enivrée par le frisson, la mère de famille tranquille se laisse emporter. “J'aimais la façon dont il respirait le danger”, avouera-t-elle d’ailleurs dans ses mémoires.

(John Springer Collection/CORBIS/Corbis via Getty Images)
(John Springer Collection/CORBIS/Corbis via Getty Images)

Les écorchés vifs

Si la fascination est réciproque - Steve McQueen est tout autant en admiration devant le regard farouche et l’intelligence troublante d’Ali MacGraw que l’actrice l’est devant le magnétisme de son partenaire -, elle n’explique pas à elle seule le sentiment puissant qui les lie. L’un comme l’autre sont des écorchés vifs, qui traînent de profonds traumas d’enfance. Ali a subi les violences d’un père brillant mais alcoolique et déprimé. Steve ne s’est quant à lui jamais véritablement remis des coups reçus par son beau-père et de l’abandon de sa mère, prostituée. Il concevra d’ailleurs jusqu’au bout une durable amertume envers l'espèce humaine, et les femmes en particulier. Sa compagne ne va pas tarder à le découvrir…

(Bettmann Archive)
(Bettmann Archive)

Un rêve éveillé…

Pour l’heure, le couple vit une romance idyllique. Laquelle se conclut rapidement par un mariage, le 13 juillet 1973. Les deux tourtereaux s'installent dans une villa au bord de la mer à Trancas Beach près de Malibu. Joshua, le fils de la comédienne, et Chad, né du précédent mariage de Steve McQueen avec la chanteuse et actrice Neile Adams, s’épanouissent alors dans ce décor idyllique. Pas pour longtemps.

(National General Pictures/Getty Images)
(National General Pictures/Getty Images)

… Mais un cauchemar bien réel

Jaloux, tyrannique et possessif, la star veut faire d’Ali MacGraw une femme au foyer, dévouée à son homme. Il exige qu'elle abandonne le cinéma, insulte les réalisateurs qui tentent de lui proposer des rôles. Bientôt, le couple vit en autarcie, et l’ex-fiancée de l’Amérique en est réduite à faire le ménage, les courses et les repas. Pire : “Steve la cogne”, comme certains le surnomment, se défoule sur sa femme quand l’alcool prend le dessus. Un véritable enfer.

(Corbis via Getty Images)
(Corbis via Getty Images)

Triste justification

Revenant, des décennies plus tard, sur “sa” décision de mettre un terme à sa carrière, Ali MacGraw absoudra pourtant Steve McQueen dans les colonnes de Vanity Fair : “Nos enfants respectifs étaient petits, cette relation était instable et Steve ne supportait pas que je ne sois pas présente pour lui vingt-quatre heures sur vingt-quatre avec le sourire. C’est dur, dans un mariage, de faire chacun des films. Mais quel homme souhaite que sa femme s’en aille trois mois en embrasser un autre sur un plateau ?” Triste justification.

(Silver Screen Collection/Getty Images)
(Silver Screen Collection/Getty Images)

La soumission

En dépit de la violence de son conjoint, Ali MacGraw, qui s’abandonne également de plus en plus aux excès - cocaïne et tequila sont régulièrement au menu -, accepte, et se soumet. “Vivre auprès d'un homme comme Steve, avec une forte personnalité, c'était aussi le paradis”, écrira-t-elle ainsi, préférant se souvenir de la tendresse abrupte de son partenaire plutôt que de sa dangerosité manifeste. Le syndrome de Stockholm dans toute sa splendeur.

(Ron Galella/Ron Galella Collection via Getty Images)
(Ron Galella/Ron Galella Collection via Getty Images)

La goutte d’eau

Peu à peu, Ali MacGraw sombre dans la dépression, et s’abîme dans l’alcool. Elle parvient toutefois à se délivrer de l’emprise de Steve McQueen au bout de cinq années de vie commune. Dans un salvateur élan d’amour-propre, après une énième nuit passée à supporter les ébats bruyants de son charmant époux - qui ne dissimulait même pas ses maîtresses, bien au contraire -, l’ex-actrice s'enfuit avec son fils et quelques livres pour seul bagage. Nous sommes alors en 1978.

(Ron Galella/Ron Galella Collection via Getty Images)
(Ron Galella/Ron Galella Collection via Getty Images)

Une émancipation coûteuse

Snobée par Hollywood en raison de son âge, Ali MacGraw va payer cher son émancipation. D’autant plus que Steve McQueen avait pris soin de lui faire signer un contrat de mariage léonin - affirmant qu'en cas de divorce, elle renoncerait à tout droit sur son argent. Sans le sou, l’actrice réussit néanmoins à renouer un temps avec le septième art, notamment dans les films Players (1979) et Just Tell Me What You Want (1980), réalisés par Sidney Lumet. De rares incursions sur grand écran qui resteront sans lendemain.

(Warner Brothers/Getty Images)
(Warner Brothers/Getty Images)

“Je me suis retrouvée à tourner des choses atroces”

Sa carrière cinématographique ne redémarrera néanmoins jamais véritablement. Elle se tournera dès lors vers le petit écran. Une expérience qui ne lui laissera pas un souvenir impérissable : “Je me suis retrouvée à tourner des choses atroces, notamment la série Dynastie, juste pour l’argent. Je peux toujours me consoler en me disant que mes débuts ont été respectables !”, confiera-t-elle à ce sujet à Vanity Fair en août 2019.

(Photo Archives/Walt Disney Television via Getty Images)
(Photo Archives/Walt Disney Television via Getty Images)

À la recherche de l’amour perdu

Victime de ses excès, Steve McQueen succombera quant à lui prématurément d'un cancer en 1980, au côté de sa nouvelle épouse, la top Barbara Minty. Ali MacGraw, de son côté, tentera de retrouver l’amour dans les bras de nombreux hommes, parmi lesquels l'acteur Warren Beatty, le musicien Rick Danko, le directeur artistique Ronald Meyer, ou encore le comédien Peter Weller. Jamais pourtant, l’ancienne icône des 70’s ne parviendra à oublier l’ombrageux “Kid de Cincinnati”.

(Silver Screen Collection/Hulton Archive/Getty Images)
(Silver Screen Collection/Hulton Archive/Getty Images)

Le calme après la tempête

Agée aujourd’hui de 81 ans, Ali MacGraw a fait la paix avec son passé, préférant s’occuper de son chat et de son petit-fils, plutôt que de “personnes dont la principale ambition est d’acheter un deuxième coupé”. Elle rêve désormais “d’aller en Islande, de [s]’asseoir en silence et d’admirer le paysage”. Le calme, après une vie tempêtueuse.

(Stephane Cardinale - Corbis/Corbis via Getty Images)
(Stephane Cardinale - Corbis/Corbis via Getty Images)