Coupures d'internet en Afrique, mode d’emploi

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Ces dernières années, les restrictions de l’accès à internet sont devenues monnaie courante en Afrique, et pas seulement dans les régimes les plus autoritaires. RFI explore comment les gouvernements procèdent pour interrompre ou dégrader la connexion.

Nous sommes le 26 août dernier, Ali Bongo est encore président pour quelques heures. Alors que les Gabonais se rendent aux urnes pour des élections générales sans grand suspense, internet est coupé « jusqu’à nouvel ordre ». Justification avancée : endiguer « la propagation d’appels à la violence […] et des fausses informations ».

Moins d’un mois auparavant, bien plus à l’ouest, les Sénégalais éprouvaient la même censure, pour des raisons peu ou prou similaires. Nous sommes alors le 31 juillet et l’opposant Ousmane Sonko vient d’être arrêté et inculpé, notamment pour appel à l’insurrection.

Deux décisions, lourdes de conséquences pour les habitants des pays concernés, qui rappellent que les restrictions d’accès à internet sont devenues un recours régulier par de plus en plus de gouvernements dans le monde, y compris par certains considérés comme démocratiques. Avec souvent comme prétexte la lutte contre la désinformation ou la « préservation » de la sûreté nationale.

Cent quarante-deux coupures en Afrique entre 2014 et 2022

Du point de vue de l’utilisateur, il existe schématiquement trois types de restrictions de l’accès à internet : la coupure totale, ou « kill switch » en anglais, le blocage de services spécifiques, et la connexion dégradée, ou « throttling » en anglais.


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