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Courrier ados. Pourquoi l’apprentissage du créole est important à Haïti

Le quotidien haïtien Le Nouvelliste publie un supplément à destination des plus jeunes. Dans un numéro récent, il proposait une planche dessinée qui défendait l’usage du créole. La rédactrice en chef nous explique pourquoi apprendre en créole est essentiel pour les enfants en Haïti, qui ont souvent des cours en français. Un article à retrouver dans notre numéro Courrier ados.

La rédactrice en chef du P’tit Nouvelliste, Gaëlle C. Alexis, nous explique l’importance de la langue créole et revient sur les problèmes que traverse Haïti en matière d’éducation.

1. La langue créole est plurielle. Un adolescent haïtien pourrait-il se faire comprendre d’un ami martiniquais, par exemple ?

Il y a des mots qui sont les mêmes partout. Il y a des expressions, etc. Quand on écoute une chanson en créole guadeloupéen ou martiniquais, on sent la phonétique. La pluralité n’existe pas que pour le créole. C’est la même difficulté pour un Jamaïcain de se faire comprendre par un Britannique, par exemple. Cette pluralité s’explique par la culture, l’histoire, le vécu de chaque peuple.

2. Vous écrivez que le créole n’a pas assez de place dans l’éducation. Comment l’expliquer ?

On peut parler d’absence d’une politique publique linguistique. Il n’y a pas d’objectif à court et à moyen termes pour l’enseignement du créole. Le créole haïtien est aussi victime d’une forme de stigmatisation. Autant elle est considérée comme la langue de la révolution anti-esclavagiste parlée par la majorité de la population, autant certains parents préfèrent que leurs enfants soient scolarisés en français parce que, pour la société, si on ne peut pas s’exprimer en français, c’est qu’on n’est pas instruit.

3. Au-delà du créole, quelles sont les grandes difficultés de l’éducation des plus jeunes en Haïti ?

L’éducation est à plusieurs vitesses en Haïti. Les écarts sont abyssaux, les difficultés énormes. Certains établissements fonctionnent dans le dénuement le plus total. Plusieurs ne sont pas dotés de bibliothèques, d’autres n’ont même pas de cour de récréation. En Haïti, les écoles sont gérées par l’État, les religieux, le secteur privé, etc. Certaines institutions fonctionnent en dehors des normes pédagogiques. La plupart des écoles qui offrent une

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