Publicité

Le Covid-19 frappe une Corée du Nord démunie

Plusieurs annonces récentes de l’Agence centrale de presse nord-coréenne (KCNA) laissent penser qu’il s’agit d’une “grande vague” de contamination par le virus. Le 15 mai, le nombre cumulé des contaminés aurait atteint 820 620, soit environ 3,4 % de la population. Quarante-deux personnes seraient décédées. L’augmentation semble très rapide, le nombre de cas se trouvant parfois décuplé en un jour. Compte tenu des faibles capacités d’action des autorités nord-coréennes en la matière, on peut supposer que la situation est encore plus grave que ne laissent penser ces chiffres. Kim Jong-un lui-même a évoqué, le 13 mai, “une des plus grandes crises sanitaires depuis la fondation de la nation”, qu’il promet malgré tout de vaincre.

Dans quelle mesure le gouvernement nord-coréen est-il capable de protéger son peuple de la pandémie ? Il faudra, pour répondre à cette question, prendre en considération les compétences de l’administration sanitaire d’une part, les équipements et matériels médicaux de l’autre.

Pour détecter le Covid, de simples thermomètres

En ce qui concerne le premier point, la Corée du Nord a appliqué des restrictions de haut niveau dès le début de la pandémie, en fermant le 25 janvier 2020 sa frontière avec la Chine, en renforçant les contrôles et les mesures d’hygiène et en limitant les déplacements de la population. Ce système a été conçu, tout comme en Corée du Sud, au fil des différentes épidémies des dernières décennies. En effet, plusieurs virus ont frappé la Corée du Nord depuis 2000 : le Sras en 2002, la rougeole en 2006, la grippe A en 2009, le virus Ebola en 2013 et le Mers en 2015. Sous l’égide du ministère de la Santé existent de nombreuses cellules pour la prévention et le contrôle sanitaires à différentes échelles.

Mais, comme chacun sait, ce système ne suffit pas pour faire face à la propagation du Covid-19. Le problème de la Corée du Nord réside plutôt dans l’insuffisance numérique et qualitative des équipements et matériaux médicaux dont elle dispose, et c’est la raison pour laquelle la situation est préoccupante. D’après Shin Yong-jon, médecin et professeur de l’université sud-coréenne Hanyang, ce dont les Nord-Coréens ont le plus grand besoin à l’heure actuelle, ce sont des vaccins, des kits de tests et des masques de haute protection. Il semblerait en effet qu’ils détectent le Covid-19 essentiellement à l’aide de thermomètres.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :