Crack à Paris: une mère raconte qu'il "peut y avoir des actes sexuels devant les enfants en pleine journée"

Des élèves de l'école parisienne Charles-Hermite conduits par la police jusqu'aux portes de l'établissement scolaire. Ce dispositif a été mis en place en raison de la présence de plusieurs dizaines de personnes droguées aux abords de l'école, notamment sur un chemin étroit par lequel passent habituellement les élèves.

Cette situation inquiète les parents, qui racontent sur BFMTV que leurs enfants assistent à des transactions de drogue ou peuvent voir des personnes qui se piquent.

"Ils peuvent être violents, il peut y avoir des actes sexuels en pleine journée devant les enfants", raconte aussi à BFMTV Priscilla Delb, déléguée de parents d'élèves de l'école Charles-Hermite, située dans le 18e arrondissement de la capitale, à côté de la Porte d'Aubervilliers.

"Ce sont des consommateurs qui à certains moments sont complètement inconscients de ce qu'ils font, ils ne se rendent pas compte", explique-t-elle.

"Les enfants ont peur"

"Nos enfants on leur interdit Internet pour qu'ils n'assistent pas à des choses qu'ils ne doivent pas voir, mais dans ce quartier ils voient tout", lance aussi Salim Ouaghlani, habitant du quartier.

"L’autre jour, le copain de mon fils lui a dit: 'derrière l’école, il y a un drogué.' Donc les enfants vivent avec ça. C’est une situation qui n’est pas normale", déclare au Parisien Marie-Diane, qui accompagne son fils de 4 ans et demi chaque jour à l'école.

"Les enfants au moindre bruit ils sont sur le qui-vive, ils se retournent. Les enfants ont peur", explique Priscilla Delb.

Elle raconte la difficulté d'expliquer aux enfants les situations auxquelles ils assistent, "c'est compliqué pour eux de voir des gens à la rue, des gens sans chaussures, des gens qui dorment par terre, des gens qui fument leur crack devant eux. C'est compliqué en tant que parents de trouver les mots."

"Pour aller acheter une baguette vous n'êtes pas escortés"

Ces consommateurs de drogue se seraient reportés sur cette zone du nord de Paris après le démantèlement d'un campement de consommateurs de crack du square Forceval, un peu plus à l'est dans le 19e arrondissement, début octobre. Et le chemin où ils se trouvent n'est pas accessible par des véhicules, ce qui complique les interventions policières.

Le dispositif d'accompagnement à l'école doit perdurer au moins jusqu'à la fin de l'année, et pourrait être reconduit en janvier, mais "je ne trouve pas normal qu'on soit escorté alors qu'on est dans Paris", déclare Salim Ouaghlani.

D'autant que "l'escorte dure une demi-heure le matin, une demi-heure le soir, sauf que dans la journée il y a 24 heures. Pour aller acheter une baguette ou aller au centre commercial, vous n'êtes pas escorté."

Le maire du 18e arrondissement déclare sur BFMTV qu'il faut continuer la mobilisation des forces de l'ordre sur cette zone, mais qu'il faut aussi répondre sur le fond à cette problématique, en luttant contre les trafics. Il faut aussi "arriver à développer une série de lieux de soins qui soient suffisamment nombreux" pour les accueillir.

Article original publié sur BFMTV.com