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En défilant sur le parquet de Wall Street, Balenciaga fétichise l’argent et la mode

C’est une première sur le parquet de la Bourse new-yorkaise : des mannequins revêtus de la tenue étendard du fétichisme, une combinaison en latex couvrant la totalité du corps, ne laissant paraître que les yeux et la bouche, ont défilé à Wall Street dimanche 22 mai pour la marque française Balenciaga. Et pour le Wall Street Journal, “c’est certainement l’un de moments les plus osés des deux cent trente années de l’histoire de la Bourse”.

Balenciaga a “choisi un lieu insolite pour dévoiler sa collection printemps 2023”, le premier défilé de la griffe de luxe française à New York depuis 2003. Le moment choisi pour ce défilé, clôturant une semaine “au cours de laquelle l’indice S & P 500 a terminé en baisse de 19 %”, ajoutait au côté “poignant” de l’affaire, symbolisé par “la pile de faux billets de banque” qui servait d’invitation.

L’occupation du parquet de la Bourse est, selon le quotidien économique, un “coup” qui démontre “la puissance de Balenciaga”, composante du groupe Kering, dirigé par François-Henri Pinault et qui comprend aussi Gucci, Yves Saint Laurent ou encore Boucheron.

“Argent fétiche”

En coulisses, le directeur de la création de Balenciaga, Demna, “lui-même vêtu d’une des pièces moulantes en latex de la collection”, explique qu’elles “ont pour objet d’effacer l’identité de la personne qui les porte”. Tout en admettant qu’il faisait chaud sous le latex. S’il a choisi Wall Street, c’est parce que “l’argent est lui-même un fétiche, sans doute la plus puissante et la plus perverse des idoles”. Défiler “à l’épicentre du capitalisme”, dit-il, permet de souligner que “l’argent et l’identité ont des liens très forts, des liens bizarres et assez malsains au fond”.

Pour une marque de luxe qui “s’engage à développer son marché aux États-Unis, il peut être contre-productif de se livrer à une critique du capitalisme”, souligne le quotidien économique. Mais le créateur géorgien “n’a pas peur de patauger dans l’ambiguïté morale et philosophique”, comme l’a montré son défilé automne-hiver 2022, “une déclaration brûlante sur les réfugiés et l’Ukraine”.

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