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Notre-Dame: Roselyne Bachelot juge "irrecevable" l'idée de vitraux contemporains

Roselyne Bachelot peu avant la cérémonie d'ouverture du 46e festival du cinéma américain de Deauville, le 4 septembre 2020 - Loic VENANCE © 2019 AFP
Roselyne Bachelot peu avant la cérémonie d'ouverture du 46e festival du cinéma américain de Deauville, le 4 septembre 2020 - Loic VENANCE © 2019 AFP

Un éventuel remplacement des actuels vitraux de Notre-Dame par des vitraux contemporains, proposition suggérée au sein du diocèse de Paris, a été jugé ce mardi "irrecevable" par la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.

Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, a évoqué devant des prêtres de son diocèse l'éventualité d'un geste contemporain avec la création de nouveaux vitraux, en chargeant un groupe de travail de réfléchir au futur aménagement du lieu de culte et à un meilleur accueil des millions de visiteurs, selon de récentes informations de presse.

L'État est propriétaire de l'édifice et le diocèse n'en est que l'affectataire.

"Le clergé est habilité à amener du mobilier cultuel" mais "les vitraux ne sont pas du mobilier" et "l'État est compétent sur tous les décors intérieurs", a rappelé la ministre, auditionnée mardi par la mission d'information de l'Assemblée nationale chargée de veiller à l'application de la loi Notre-Dame de juillet 2019.

L'insertion d'éléments décoratifs modernes envisagée

"La France a signé la convention de Venise (de l'UNESCO) de 1964 qui rend absolument impossible toute dépose des dits vitraux et leur remplacement par des oeuvres modernes. La chose est pour moi irrecevable et contraire aux conventions que nous avons signées", a-t-elle martelé.

"Je ne serais pas a priori choquée que des éléments décoratifs plus modernes, plus actuels, puissent être amenés dans une chapelle", a-t-elle tempéré.

L'éventualité d'un geste contemporain pour reconstruire la flèche avait déjà suscité le débat. La décision a finalement été prise de la reconstruire à l'identique.

Une gestion des dons "claire et transparente"

Interrogée sur le futur aménagement du parvis de la cathédrale, Roselyne Bachelot a aussi indiquer vouloir "défendre le respect paysager" du site.

Par ailleurs, elle a vivement rejeté le reproche fait par la Cour des comptes à son ministère, qui regrettait qu'une petite partie des sommes reçues des donateurs soit utilisée pour divers frais de fonctionnement comme la communication, les salaires et les loyers de la maîtrise d'ouvrage. Selon le rapport de la Cour, l'État et non l'Établissement public aurait dû prendre en charge ce budget.

"Nous ne nous entendrons pas sur cette polémique. Il n'y a pas de sujet" sur cette affaire "claire et transparente", a-t-elle tranché. "La maîtrise d'ouvrage fait partie des travaux de conservation" de Notre-Dame, et "n'est pas détachable" du reste des taches, a-t-elle insisté.

Article original publié sur BFMTV.com